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Compte rendu de la réunion pour la refondation de l’occitanisme à Barbaste (Lot-et-Garonne) le samedi 10 décembre 2011


Barbaste. Photo Andriu de Gavaudan
 
  Le samedi 10 décembre, à l'invitation de David Grosclaude, conseiller régional pour la Région Aquitaine et Guilhem Latrubesse, conseiller régional pour la Région Midi-Pyrénées, tous deux membres du Partit Occitan, une nouvelle réunion s'est déroulée à Barbaste (Lot-et-Garonne) pour faire la synthèse des réunions précédentes (notamment Marmande, Pau et Villeneuve sur Lot pour la région Aquitaine). En prévision de de cette réunion, David Grosclaude avait envoyé à tous ceux qui, dans ces régions, sont engagés, à quelque titre que ce soit, dans le mouvement occitan, un projet de manifeste. Moi-même, Jean-Marc Pellet et Pèire Barral l'avions commenté et en avions fait part à David Grosclaude. Nous avons diffusé nos commentaires sur les trois listes Internet du P.N.O. J'avais communiqué à David, la veille de la réunion, un message très critique de Laurent Lemaitre-Martin, empêché, qui mettait en cause sa légitimité (celle de David Grosclaude). L'auteur de ce message voulait qu'il soit lu à la réunion, ce que j'ai refusé. Je me suis contenté de transmettre le message à son destinataire.
  Nous étions environ 25 personnes parmi lesquelles: David Grosclaude, Gustau Alirol (président du Partit Occitan), Anne-Marie Poggio de l'IEO, Pèire Boissière (IEO 47 et Partit Occitan), André Bianchi (IEO 47), Bernadeta Fournier (OCBI et Partit Occitan), Jean-Pierre Hilaire (co-président du P.N.O), Cristian Rapin (P.N.O), Gèli Grande (P.N.O), Jeanine Cazes-Grande (P.N.O), Jérôme Piques (P.N.O), Joan-Pau Ansaldi (P.N.O), Xavier Bada (P.N.O), Antonia Donadeu (P.N.O), Assumpció Amat (P.N.O), David Escarpit (P.N.O, IEO 33) Georges Nosella (IEO 32), Clamenç Pech (La Setmana), Romièg Roussille (professeur d'occitan), Pèire Loubère (ancien d'Entau País), Maurice Bernissan (Nosaus de Bigòrra), Lecourt (calandreta d'Arièja, IEO), Jean-Luc Granet (P.N.O) et sa fille Sèverine.  Je ne connais pas les noms des autres.
 Une quarantaine de personnes s'était excusée et certaines avaient joint des commentaires, de soutien généralement. Ces commentaires n'ont pas été lus à quelques exceptions près mais ont circulé dans la salle. Parmi les personnes qui se sont excusées, Guilhèm Latrubesse qui avait envoyé un message lu par David. Parmi les messages de soutien, il faut noter ceux de Patrick Roux (directeur de l'Estivada), Jean-Pierre Laval de País Nòstre, Jean-François Laffont (Convergéncia Occitana), Jacme Taupiac, Bruno Peyras, un message de soutien des Vallées Occitanes d'Italie etc.
  Dans son discours introductif, David Grosclaude souligne que l'occitanisme manque de visibilité dans la sphère politique dans laquelle nous devons être reconnus. Cinq conseillers régionaux occitanistes, c'est bien mais c'est très insuffisant. Notre identité passe par la langue occitane mais la crise que nous subissons va affecter les priorités des gens. La diversité linguistique comme le fédéralisme vont passer au second plan. Beaucoup ne se reconnaissent plus dans le système politique qu'ils soient de gauche ou de droite. Le militantisme politique a changé sur le fond et sur la forme. Les partis ne font plus recette. On voit partout des "indignés" mais le problème est comment passer de l'indignation à l'action. Un autre problème ici est que nous n'avons pas avec nous les jeunes qui sont dans l’attente de quelque chose de neuf. David déclare qu'il n'a pas d'idées derrière la tête. En 2014, il y aura des élections municipales. C'est cette échéance qu'il faut viser. Nous sommes hors jeu pour les législatives et la présidentielle de 2012 et quel que soit le résultat, maintien de la droite au pouvoir ou alternance plotique, cela ne changera pas grand chose à notre situation. En 2014, l'occitanisme doit être présent aux municipales sinon il disparaitra. Il ne propose pas une OPA du POC mais de créer une nouvelle dynamique qui implique tous les occitanistes. Il ne doit pas y avoir de barrières entre le culturel et le politique. Romièg Roussille fait remarquer qu'aller manifester à Toulouse le 31 mars 2012 est un engagement politique. David Grosclaude précise que le manifeste n'est pas la Bible. Il peut être modifié. N'attendons pas des autres qu'ils portent nos idées. Gèli intervient pour parler sur le thème de l'identité et du sport et aussi de l'identité et du syndicalisme. Affirmer notre identité dans ces domaines, c'est montrer que nous ne sommes pas une secte.
  Des remarques sont faites sur l'hypercentralisation des syndicats et le faible taux de syndicalisation dans l'Hexagone ainsi que sur leur incapacité à penser en termes locaux pour résoudre les problèmes. Grosclaude pose la question en ces termes: que devons-nous créer? Il explique que l'alliance entre le POC et EELV, si elle lui convient, est conjoncturelle. Elle n'est pas pour l'éternité. Il y a des choses qui lui plaisent chez les écologistes, d'autres non. Il nous faut une force politique d'intervention regroupant toutes les sensibilités politiques, philosophiques et religieuses pour dépasser le centralisme français. Nous voulons gérer la société occitane. Les alliances ne valent qu'en fonction de leur efficacité. Il observe que pour resocialiser l'occitan en l'espace de quelques années en créant de nouveaux occitanophones, il faudrait que 700.000 jeunes soient scolarisés dans l’enseignement par immersion. Il faut donc des mesures bien plus fortes que celles prises par des régions occitanes dans le cadre de leur politique linguistique en faveur de l’occitan. Le problème du programme et de l’étiquette de ce mouvement à créer se pose. L’idée c’est d’avoir une plateforme minimum commune avec des ajustements locaux dus à la nature des élections municipales et peut-être des étiquettes différentes. On pourra s’inspirer de la plateforme mise au point par les partis politiques au Pays Basque. Les listes pourront être autonomes ou des candidats pourront faire alliance avec des listes. Peu importe pourvu que l’objectif de visibilité du mouvement occitan soit atteint. Je ne parlerai ici que brièvement d’un trop long et assez inutile débat lancé par Bernissan sur le nombre actuel de locuteurs de l’occitan. Selon sa vision plutôt passéiste, les locuteurs ne seraient plus que 100.000 dans toute l’Occitanie, ce qui contredit toutes les enquêtes linguistiques récentes et ils seraient les seuls détenteurs authentiques de la langue qui est donc vouée à disparaître à terme. Si j’ai bien compris son propos, les néo-locuteurs (dont je suis) ne parlent pas une langue authentique. David Escarpit, lui, pense qu’il ne faut surtout pas avoir une attitude défaitiste et abandonner la langue parce qu’il a constaté sur le terrain dans les cours publics qu’il y a un vrai potentiel et une demande de la société de créer de nouveaux locuteurs d’occitan. David Grosclaude, qui aurait du mettre un terme à ce débat stérile plus tôt, rappelle qu’il ne faut pas oublier les néo-occitans mais aussi qu’il ne faut pas confondre les occitanistes et les Occitans comme le font les médias, c'est-à-dire que les 15 millions de personnes qui vivent en Occitanie sont occitanes. Il récuse le droit du sang et prône le droit du sol.
  Gustau Alirol intervient longuement pour, dit-il, défendre le POC injustement attaqué selon lui par Bernissan. Dans un plaidoyer pro domo, il dit avoir passé 30 années de sa vie à se sacrifier pour l’occitanisme. On a envie de lui dire que nous en connaissons d’autres : Fontan et Ressaire. Alirol même s’il s’inscrit dans la démarche de Grosclaude et apprécie les avancées du mouvement occitan me semble moins ouvert, plus sectaire. Regrette t-il l’affront qui lui est fait par tous ceux qui ne sont pas au POC ?
  David Grosclaude suggère qu’on se retrouve comme le propose Latrubesse le samedi 4 février 2012 à Toulouse pour créer la plateforme à laquelle on pourra adhérer sans renier son appartenance politique. L’objectif étant les municipales de 2014 pour lesquelles il faudra s’organiser localement au préalable. David me sollicite pour faire partie de l’équipe organisatrice, ce que j’accepte parce que la démarche de David est, j’en suis sûr, sincère et j’y crois. Comme il dit lui-même, si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas, on aura au moins essayé.
 
JP Hilaire
NB
Quasiment tous les échanges ont eu lieu en occitan. D’autre part, David Grosclaude nous a dit penser à organiser une réunion de refondation en Provence en 2012.
 

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