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Aujourd’hui… et demain.

            Le grand spectacle présidentiel a donc commencé. On y voit trois sortes de candidats :

- Les inaudibles ; du fait du jeu médiatique, cynique.

- Les opportunistes démago classiques qui soignent leur électorat avec des promesses et cadeaux irresponsables.

- Et M. Éric Zemmour qui n’est pas exempt de démagogie, mais qui est un peu à part, par une vision légèrement globalisante des choses, et sa nouveauté sur la scène politique.

            Celui-ci a peut-être le mérite de s’attaquer à des problématiques que les ténors politiciens ont toujours balayé sous le tapis. Cela dit, M. Zemmour n’apporte pas, n’est certainement pas, une solution à nos préoccupations, bien le contraire.

            Au moins la situation a-t-elle le mérite de montrer, de façon criante (si besoin en était), le caractère tragique de notre propre situation. Nous voilà en effet pris en étau entre un républicanisme qui, pervertissant les concepts de laïcité et d’universalisme, s’est forgé les instruments de son nationalisme tricolore et le sectarisme de sa bienpensence, avant de se prolonger dans un wokisme et une cancel-culture, lobbies importés des USA et qui se développe au profit de certaines minorités (noires, islamistes, féministes, etc…), mais dont, bien sûr, nous et d’autres sont exclus. A force de se gargariser de « liberté d’expression » (à son seul profit), d’ « égalité » (alors que les inégalités sociales n’ont cessées de se creuser), d’exception culturelle (alors que l’américanisation des mœurs et du langage n’a fait que progresser), de soi-disant « valeurs républicaines » (alors que seul le mercantilisme a été effectivement glorifié), les partis de gouvernement depuis 40 ans ont favorisé l’émergence, que l’on vit actuellement, d’une « révolution conservatrice et nationaliste hexagonale ». Celle-ci est la deuxième mâchoire de l’étau qui nous écrase. Il n’y a rien à en attendre car elle ne rêve que d’assimilation et uniformisation au seul bénéfice de ce qui, à leur yeux, est la « France éternelle » ; dans ses frontières, dans son organisation jacobine, dans sa langue.

            Faire ce constat nous fait amèrement regretter que nous autres Occitans, avec les Bretons, Basques, Corses, etc… n’ayons pas été capables, par aliénation(s), de faire émerger un courant de pensée novateur, réellement libre et authentiquement universel.

            Les responsabilités de cette situation sont multiples, mais il est toujours plus digne de commercer par regarder les siennes propres.

            Alors, je n’ai sans doute pas tout compris, mais le silence assourdissant des « intellectuels » Occitans devant l’effervescence en cours, n’est pas pour me rassurer. C’est à se demander si la « pensée unique » n’a pas fini par nous enfermer dans la peur de prendre le risque d’une réflexion.

            Ne nous y trompons pas, si aujourd’hui Mme Helena Dalli (commissaire européenne) a pu proposer à la Commission des recommandations de non usage des mots « Noël », « Marie », etc… afin de ne pas choquer les Européens qui n’ont pas cette tradition culturelle, il faut s’attendre à avoir demain un autre commissaire pour proposer de ne plus utiliser les langues régionales, et ce, pour les mêmes raisons.

            Alors, tant que cela est possible ; vos desiri de plan bonas fèstas de Nadal e de cap de l’an.

 

                                                                                     Jacme Pince (8 – XII – 2021)

Mme Helena Dalli

Mme Helena Dalli

Tag(s) : #Actualités, #Tribune libre
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