80 km/h
Paris cherche-t-il les limites de la passivité citoyenne ?
Il est bien évident que cette idée saugrenue d'abaisser la vitesse sur les routes "départementales" ne peut venir que de ces conducteurs du dimanche qui ne voyagent qu'en TGV, Métro, Avion ou Taxi la majorité de l'année. Je rajoute aussi ce groupe de citoyens qui ne possèdent même pas de voiture car dans leur situation géographique cela est inutile.
Nos technocrates "parisiens" ("parisiens" reste un raccourci pour définir ces hommes et ces femmes qui vivent en vase clos intra-muros...) ont donc décidé de réduire un peu plus la vitesse pour épargner quelques centaines de vies humaines par an, affirment-ils.
Ayant dépassé depuis longtemps le million de kilomètres sur les routes nationales ou secondaires, n'ayant jamais eu le moindre accident, je me permets de m'inscrire en faux contre ces affirmations. Oui la vitesse tue, mais la bonne foi commande d'ajouter que dès les 60 km/h dans un mur, c'est la mort !
La logique devrait pousser ce cher Premier ministre Édouard Philippe à abaisser la vitesse à 50 km/h sur l'ensemble du territoire pour d'une part éradiquer la mortalité routière et d'autre part éviter à l'État d'entretenir le réseau routier !
Dans ma jeunesse, lors de la formation pour l'obtention du permis de conduire, il était enseigné que le conducteur devait régler sa vitesse en fonction de la circulation, des dangers, de l'état de la route, c'est à dire d'être responsable et maître de son véhicule.
Oui il y avait des morts et pourquoi ? Une des raisons était qu’à des fins mercantiles les voitures devenaient de plus en plus rapides alors que le réseau routier ne suivait pas.
Pourquoi actuellement les constructeurs vous proposent-ils en toute légalité des voitures pouvant dépasser les 200 km/h alors que la vitesse maximale possible est de 130 km/h ? Je sais vous allez me répondre que ce n'est pas parce que vous avez un marteau dans votre tiroir que vous devez en donner un coup sur la tête de votre gamin s'il pleure...
80 km/h c'est la facilité pour le gouvernement, facilité budgétaire
Le réseau routier secondaire est dans un état catastrophique et donc accidentogène. Des choix absurdes aux services de grosses entreprises du secteur favorisent des axes particuliers aux détriments d'autres.
Prenons deux cas différents, les travaux au niveau de Montpellier et les travaux en Ardèche en direction du complexe touristique de la réplique de la grotte Chauvet.
Des files de camions de toutes nationalités saturent l'autoroute alors que le ferroutage serait une solution au désengorgement de cet axe qui suffirait amplement au trafic actuel. Que l'argent investi dans ces autoroutes le soit pour les routes nationales ou secondaires parallèles !
En Ardèche l'axe Bourg St Andéol / Vallon Pont d'Arc devient un boulevard alors que les routes départementales adjacentes n'ont même pas les traces de peinture blanche pour délimiter les bordures, et que leur état général est digne des années 1950 !
Alors limiter à 80 km/h de façon unilatérale (comme c'était avant avec le 90 km/h) est une absurdité venant de personnes incompétentes : rouler à 80 ou 90 km/h sur certains axes est criminel, limiter à 80 km/h sur d'autres est une pure ineptie.
Plus généralement j'ai le sentiment qu’Emmanuel Macron et ses copains cherchent le point limite que leurs sujets sont prêts d'accepter avant rupture, concrètement avant un embrasement général. La patience des citoyens français c'est un peu comme ces braises qui attendent le bon coup de vent pour s'enflammer. Augmentation des carburants, baisse des retraites, limitation de la vitesse et bien d'autres choses ne peuvent qu'entraîner le pays vers ces rives "populistes" tant redoutées.
Jean-Marc PELLET