La Suisse est un État démocratique d’Europe, qui a choisi de ne pas faire partie de l’Union Européenne. C’est une confédération de cantons qui se répartissent sur quatre aires ethno-linguistiques : allemande, française, italienne et rhéto-romanche.
En Suisse existe un droit donné à tous les citoyens de faire une proposition de modification de loi qui s’appelle « initiative populaire ou référendum d’initiative populaire » à condition de réunir le minimum de 100 000 signatures nécessaires pour organiser un référendum.
La Société Suisse de Radiodiffusion et télévision (SSR) est un autre des éléments de la démocratie en Confédération Helvétique. Elle emploie 6 000 personnes et est financée à 75% par une redevance reversée à la SSR. 21 radios et 13 télévisions régionales, qui remplissent un mandat de service public, en bénéficient aussi qui diffusent dans les quatre langues officielles (allemand, français, italien et romanche).
En 2014 le mouvement de jeunesse du Parti libéral-radical (PLR), avait élaboré un texte demandant la suppression de cette redevance audiovisuelle.
Les abolitionnistes étaient soutenus par l’Union démocratique du centre ou UDC (droite populiste), qui avait expliqué que sa suppression permettrait de libérer un «énorme pouvoir d’achat».
Le dimanche 4 mars 2018, les citoyens suisses ont refusé à 71% de supprimer la redevance audiovisuelle.
Si l’initiative du PLR et de l’UDC l’avait emporté, la suppression totale de cette taxe, aurait été suivie de la vente aux enchères des concessions de la Société Suisse de Radiodiffusion et télévision et d’autres chaînes et de l’interdiction constitutionnelle pour la Confédération helvétique de financer le moindre média sauf en cas de guerre. 13 500 emplois directs et indirects étaient menacés.
Pour Jean-Michel Cina, président du conseil d'administration de la SSR "C'est une certaine idée de la Suisse, solidaire et pluriculturelle, que la population suisse a choisi de soutenir".
Car c’est dans les aires linguistiques italienne et rhéto-romanche moins peuplées, que l’opposition à la suppression de la redevance audiovisuelle a été la plus importante. C’est tout sauf un hasard.
L’existence d’une structure pluriculturelle comme la SSR laisse rêveur.
Nous qui sommes citoyens français, payons de nos deniers l’entretien du groupe France Télévision et plus particulièrement de France 3. Sur cette chaine soit disant régionale, les émissions en langues dites régionales sont réduites à la portion congrue.
Si le modèle audiovisuel suisse était appliqué à l’État Français il y aurait enfin de véritables télévisions en langue néerlandaise (pour la Flandre), bretonne, basque, catalane, corse, allemande (pour l’Alsace) et occitane.
L’existence de ces télévisions vraiment régionales et dans la langue de chaque territoire permettrait de créer des emplois au pays et de relancer la créativité d’une population qui ne serait plus obligée d’aller en faire profiter la capitale de l’empire français.
Enfin nous serions un peu plus enclin à payer la redevance car nous verrions concrètement ou passe l’argent du contribuable.
Gèli Grande