Le cas Alexandre Broc
Au Parti de la Nation Occitane, nous ne connaissons que trop bien un certain Alexandre Broc. Il fut un temps où il était adhérent de notre parti. Fort heureusement pour nous, il l’a quitté et
nous a menacé d’un procès, menace jamais mise à exécution au demeurant, pour avoir osé ne pas respecter sa graphie toute personnelle d’un texte en occitan qui est paru dans notre revue lo
Lugarn. Il était indépendantiste occitan et ethniste, il est devenu anti-occitan virulent et il n’a de cesse de dénoncer le P.N.O et le séparatisme. Il s’acharne aussi sur tous ceux qui utilisent
la graphie dite classique pour l’occitan sous prétexte que celle-ci a été propagée par Louis Alibert dont l’attitude pendant la guerre et l’occupation lui a valu d’être frappé d’indignité
nationale. Pour lui, dans un simplisme aberrant, tous ceux qui utilisent cette graphie, certes catalanisante, participent au complot des Catalans pour s’annexer l’Occitanie et comme Alibert était
collaborateur et pronazi, sa graphie est gestapoccitane (on admirera l’amalgame) et nazie, CQFD. Alexandre Broc qui a sévi sur bien des forums sous des pseudos divers et s’en est fait exclure
d’ailleurs, distille maintenant son venin sur le blog mistralenc. Il a abandonné sa graphie personnelle pour adopter la graphie mistralienne, seule légitime à ses yeux. Quand il n’attaque pas le
P.N.O en écrivant des contre-vérités ou les occitanistes en général comme le font ses alliés objectifs de « Me disoun Prouvenço » (au nom du principe : les ennemis de mes ennemis sont mes
ennemis), il se répand en diatribes contre l’Occident et vole au secours de Kadhafi, ce grand dirigeant démocrate et ethniste ou encore souligne les vertus des identitaires. Il vient de trouver
une nouvelle tête de Turc en la personne de Jean-Philippe Gispalou (affaire de la contestation de la légalité de l’annexion par la France du comté de Nice) qui a le tort à ses yeux d’être «
séparatiste » pour le Comté de Nice, ce sont ses propres mots pas ceux de Gispalou qui se place sur un terrain juridique et conteste non seulement un PV mais la légalité de l’appartenance du
Comté de Nice à la France depuis 1860, et, comme le ridicule ne tue pas, Broc le qualifie de délinquant de la route. Il le croit membre du P.N.O sans se soucier de savoir si c’est vrai ou faux et
pense parce qu’on le lui a soufflé que le GPO est une création du P.N.O. Or Gispalou s’il est venu en tant qu’invité au Conseil National d’Avignon, n’est pas au P.N.O et le GPO a été créé par des
personnes dont certaines étaient membres du P.N.O sans l’aval du Parti. Il y a eu par la suite un débat houleux et finalement, une majorité du Parti s’est prononcée pour un soutien critique au
GPO. Mais Broc n’en a cure car son souci n’est pas d’informer objectivement et honnêtement mais de déformer et de diffamer. Si nous avions du temps et de l’argent à perdre, nous pourrions traîner
cet individu en justice mais nous préférons le laisser à ses délires qui relèvent de la psychiatrie. En tout cas, il ne rend pas service, au contraire, à la cause qu’il prétend défendre : la
promotion de la langue d’oc. En réalité, il fait le jeu des impérialistes français pour qui ce genre de personnage est du pain béni. Pour lui, le mot séparatisme est un gros mot, l’horreur
absolue. Or il est parfaitement légitime de prôner le séparatisme de préférence par la voie démocratique. L’occupation militaire de l’Occitanie et son annexion par étapes a bien été une
catastrophe pour le peuple occitan, un traumatisme profond puisque les Occitans ont été non seulement conquis par la force mais dépossédés de ce qui fait leur identité : leur langue. Au P.N.O,
nous sommes autonomistes et fédéralistes à moyen terme et indépendantistes à long terme pour l’Occitanie et même si nous sommes minoritaires nous en sommes fiers. Nous admettons fort bien qu’on
puisse être désaccord avec nous mais nos adversaires doivent nous respecter comme nous les respectons. Broc n’est pas sans savoir que les guerres fratricides entre Occitans ont au cours de
l’histoire facilité la conquête de l’Occitanie par la France. Mais peut-être préfère t-il rester français ?
Pour lire ses élucubrations : http://mistralenc.over-blog.com/article-la-70772626.html
Jean-Pierre Hilaire, co-président du P.N.O
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Quelques précisions
1) La menace de procès pour non-respect de ses choix graphiques : Nous venions de prendre collectivement (en sa compagnie) la décision de valoriser, respecter et suivre dans nos publications l'une ou l'autre des deux normes existantes et socialisées pour notre langue, disons pour simplifier "mistralienne" et "classique". Il envoie un texte pour "lo Lugarn / lou lugar", truffé de choix linguistiques et graphiques personnels, qui passe alors naturellement entre les mains de notre camarade Domergue Sumien (alors lui aussi adhérent du PNO), puisqu'il était en charge de l'application de la décision susdite, en quelque sorte un "correcteur" comme il en existe pour tout éditeur de livres ou de revues sérieux dans quelque langue que ce soit. Il est possible que, s'il en avait été convenablement averti, Sumien aurait respecté certains des choix de Broc, la pratique de l'édition admet couramment de telles adaptations de la norme aux exigences particulières des auteurs (ainsi les correcteurs de la Revue des Langues Romanes ont bien respecté le désir de Jules Ronjat d'écrire "Grammaire Istorique ..." et de ne pas être "normalisé" en "Grammaire Historique") ; encore eût-il fallu signaler ces choix et non pas affirmer qu'en plus des deux normes reconnues comme il est dit plus haut la pseudo-norme "Brocalanienne" devait être aussi respectée "ne varietur" comme troisième ... (N+1)-ième norme alternative. Notre pauvre langue ne manque pas hélas de génies créateurs de leur propre norme meilleure que toutes les autres, et c'est justement ce que la position susdite, de respect des deux seules normes établies et socialisées, voulait éviter. Et cette sage décision, toujours en vigueur au P.N.O., avait été prise lors d'une réunion à laquelle Broc participait, il ne pouvait l'ignorer.
2) La découverte du passé collaborateur de Lois Alibert. Alors que "la mouvance occitaniste" avait plutôt tendance à occulter certains épisodes de notre histoire au XXième Siècle, pour valoriser la fable d'un I.E.O. sorti tout droit de la Résistance en 1945 (la réalité est un peu plus complexe ...), c'est le P.N.O. et sa revue Lo Lugarn qui ont ouvert les yeux de beaucoup, en publiant des documents collectés au prix d'enquêtes dans les archives publiques et privées notamment à Carcassonne et Toulouse ... Ceux des occitanistes qui se seraient accomodés d'une fable selon laquelle le pauvre Lois Alibert, victime sans doute de l'inconséquence de sa femme et de sa belle-soeur, était en fait un ami de la Generalitat de 1936 (donc implicitement un anti-franquiste ?) par ailleurs apolitique, nous ont d'abord reproché de déterrer des cadavres. Maintenant il n'y a plus de polémique et nous avons peut-être évité au mouvement occitan de commettre des erreurs politiques comme en a commis le mouvement breton (les écoles Diwan avaient d'abord baptisé leur premier collège "Roparz Hémon", du nom d'un linguiste fameux, et hélas lui aussi collaborateur, avant de devoir le débaptiser devant l'indignation anti-nazie ... nous avons peut-être évité le même déboire à Calandreta !). L'oeuvre linguistique de Lois Alibert n'est certes pas au-dessus de toute critique, mais elle ne peut pas pour autant être rejetée en bloc comme "nazie". La graphie qu'il a promue existait avant lui. Il reste qu'Alan Broc et deux ou trois de ses compagnons de délire la rejettent désormais ainsi que tous ceux qu'i l'utilisent au motif d'un amalgame pour lequel ils ont forgé le nom de "gestapoccitans"
3) Pour les répercussions psychiatriques de la colonisation, je vous conseille de lire "Peau noire, masques blancs", de Frantz Fanon (1952).
Pierre Barral, co-président du P.N.O