Panneaux de Bienvenue (BENVENGUDA en Occitan) dans les devantures de la Librairie MOLLAT >
Cher Monsieur ou Chère Madame
Passant chaque jour devant votre librairie pour me rendre au travail ou pour en revenir, mon oeil a été attiré par des panneaux de Bienvenue en Allemand, Anglais, Baoulé, Basque, Breton, Chinois, Espagnol, Esperanto, Français, Frioulan, Hindi, Italien, Japonais, Lao, Lithuanien, Maori, Portugais, Russe, Suédois, Tchèque, Turc et Vietnamien ... J'ai constaté qu'au milieu de tous ces messages amicaux il manquait celui en Occitan (BENVENGUDA). Cette langue a le mérite d'être indigène à Bordeaux, en Gironde ainsi que dans 30 autres départements du sud de la République Française.
L'ayant fait remarquer une 1ère fois le 6 juillet 2012 à une de vos employées, celle-ci m'a rétorqué que la langue du pays pour elle c'est le français (c'est son droit de le penser).
Hier 30 juillet 2012 je me suis de nouveau arrêté et la même personne m'a répondu : que ce n'était pas grave, qu'on avait pas eu le temps de trouver quelqu'un pour que ce soit en occitan et qu'après tout personne ne le parle plus de nos jours à Bordeaux et en Gironde. Je trouve que votre personnel est bien mal informé.
Le 31 mars 2012 nous étions au moins 30.000 manifestants dans les rue de Toulouse pour demander une loi pour les langues dites régionales et parmi ceux-ci de très nombreux girondins.
Quant au fait que l'occitan ne serait soit disant plus parlé à Bordeaux et en Gironde je vous invite à un petit voyage dans le temps en dans l'espace européen. En 1900 à Prague ville de Franz Kafka et en Bohême Moravie 95% de la population pragoise et tchèque ne parlait plus qu'allemand. Aujourd'hui en 2012 toute la population pragoise et tchèque parle tchèque et a l'allemand comme langue internationale de communication. Donc vérité socio-linguistique d'un jour peut-être démentie 100 ans plus tard.
Une autre chose m'interpelle au plus haut point : c'est le fait que parmi les langues dites régionales de l'Etat Français seuls le Basque et le Breton aient trouvé grâce à vos yeux. Aurait-il fallu que les occitans employassent la violence pour que notre langue soit considérée comme digne de figurer parmi les panneaux de Bienvenue dans votre librairie. Et bien non, nous ne mangeons pas et nous ne mangerons pas de ce pain là.
Nous réclamons le droit au respect de notre langue et de notre culture occitanes et nous le faisons pacifiquement même si la forme est parfois un peu véhémente. Nos armes sont inodores mais elles font mal au tiroir-caisse, il s'agit des picaillons (NDLR : Picalhons, mot occitan qui est passé en français).
Nous n'avons pas de leçon d'hospitalité à recevoir de quiconque. Nous la pratiquons naturellement depuis au moins 1000 ans de Bordeaux à Nice et BIENVENUE se dit BENVENGUDA.
Nous en avons simplement plus qu'assez qu'on nous demande de nous excuser d'exister et d'être les éternels oubliés, ceux à qui on ne pense qu'après coup ... Basta le mépris et la condescendance.
Gèli GRANDE Occitanophone travaillant à Bordeaux et parlant occitan avec certains de ses collègues de travail P.S. Copie transmise à : David Grosclaude conseiller régional Europe Ecologie Les Verts- Partit Occitan Institut d'Esudis Occitans 33 Jornalet.com : Quotidien numérique en occitan très lu entre autre en Gironde