Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Parti de la Nation Occitane soutien une initiative en faveur de l’enseignement des littératures écrites dans toutes les langues nationales présentes dans les limites géographiques actuelles de l’État.

Suite à une suggestion de Michel Feltin-Palas émise dans son article "Et si on étudiait aussi les écrivains en langues régionales à l’école ?" Les programmes scolaires ne laissent quasiment aucune place aux œuvres des auteurs écrivant en breton, en corse ou en basque..."), il a été rédigé dans le cadre d'un groupe de défenseurs des peuples de France un texte appelant à faire entrer les littératures en langues de ces peuples dans les manuels de littératures (au pluriel) à destination de tous les élèves du pays afin qu'ils sachent qu'il existe, chez nous, quantité d'auteurs qui se sont exprimés et s'expriment dans des langues autres que le français. 

            Bien entendu le Parti de la Nation Occitane soutient et encourage toute initiative visant à promouvoir l’égalité et la justice pour tous les peuples sans exception. Dans ce combat il ne peut y avoir d’action mineure. C’est la raison pour laquelle nous nous associons à cette démarche militante et appelons nos adhérents e sympathisants a signer et a faire connaître cette pétition. Contact : ph.pratx@gmail.com .

Pétition à l’attention de monsieur

le Ministre de l’Éducation nationale.

Objet : Pour une place véritable des littératures en langues régionales dans les programmes scolaires.

Monsieur le Ministre,

Le patrimoine littéraire français ne se limite pas aux productions écrites en langue française. Depuis des siècles, la création poétique, narrative, théâtrale, argumentative en langues dites « régionales » est abondante et éminemment digne d’intérêt. Or, comme ce fut longtemps le cas de la littérature féminine, tout cet archipel de créations écrites est aujourd’hui largement ignoré par les programmes scolaires de notre pays. Et donc par la majeure partie des Français. Afin de mettre un terme à cette injustice, nous demandons que ces programmes soient reconsidérés et intègrent officiellement l’enseignement d’œuvres créées par des autrices et auteurs qui, pour être ancrés dans leur culture « régionale », n’en ont pas moins une portée universelle.

La France ne s’émeut guère d’une contradiction profonde entre ses déclarations d’intention et son action réelle. Elle s’enorgueillit de posséder une littérature mondialement reconnue, récompensée cette année encore par un prix Nobel, attribué à une femme. Elle se bat sans relâche, sur la scène internationale, pour que la langue française et sa littérature soient respectées et diffusées. Elle prodigue à tous ses enfants un enseignement qui accorde une place ambitieuse et méritée à nos œuvres littéraires. Et pourtant, dans ce pays tellement attaché à la culture et aux droits de l’Homme, on peut constater avec effarement que la plupart de nos concitoyens ignorent qu’il existe chez nous des milliers d’œuvres littéraires écrites dans d’autres langues que le français. S’ils ne le savent point, c’est bien, hélas ! par ce que notre système éducatif ne leur a jamais enseigné cette réalité. Héritier d’une tradition de mépris remontant à l'Ancien Régime puis théorisée sous la Révolution par l’abbé Grégoire, ce système passe volontairement sous silence ces milliers d’œuvres ainsi que ceux qui les ont écrites et les écrivent aujourd’hui encore, malgré les difficultés qu’ils rencontrent. Les langues « régionales » elles-mêmes, dont l’enseignement demeure soumis au régime de l’incertitude et de la précarité, malgré les rappels à l’ordre répétés des instances culturelles internationales, se voient dédaignées par les autorités de ce pays. Car le fait qu'au fil des ans, et non sans mal, quelques améliorations aient pu être apportées à leur statut grâce à quelques textes législatifs ou règlementaires n'empêche pas que trop souvent, faute de moyens et de bonne volonté de la part des décideurs de terrain, l'application concrète de ces textes soit fortement entravée. A fortiori, les littératures de ces autrices et auteurs – alsaciens, basques, bretons, catalans, corses, créoles, flamands, occitans, et de toute autre langue de France, y compris bien sûr des outre-mer – sont victimes d’une idéologie étriquée, exclusive et excluante. Quand on trouve dans les manuels une référence, par exemple à tel ou tel troubadour, cela reste marginal et parfois scientifiquement erroné. Il est grand temps que cette situation évolue.

Au fond, rien n’empêche – si ce n’est certaines volontés politiques influentes et figées – qu’un enseignement portant sur ces œuvres et ces autrices et auteurs soit dispensé aux élèves, au fil des divers cycles, du primaire jusqu’au baccalauréat. Il est parfaitement envisageable de les faire étudier, en traduction française ou, mieux encore, en version bilingue. Contes, poèmes, romans, pièces de théâtre… peuvent être abordés sous forme d’extraits ou d’œuvres intégrales. Par exemple dans le cadre des progressions pédagogiques de la matière français ou, en lycée, dans celui de l’enseignement de spécialité « humanités, littérature et philosophie », on aborde déjà fréquemment des textes d’auteurs traduits de langues étrangères ou de l’Antiquité : il est parfaitement possible d’y intégrer les textes dont nous parlons, des œuvres de qualité qui pourraient dialoguer avec la littérature européenne écrite dans d'autres langues, dont le français. On pourrait aussi considérer que les enseignants de chaque région mettent prioritairement l’accent sur des œuvres issues de celle-ci mais, au-delà de ce principe, il serait bon que chaque élève soit sensibilisé à l’existence de cette foisonnante diversité littéraire de notre pays.

Si Annie Ernaux est « notre » nouveau prix Nobel de littérature, Frédéric Mistral, en son temps, le fut aussi. Il écrivait en provençal, et de cela la quasi-totalité des Français n’a strictement aucune connaissance. Œuvrons pour mettre un terme à cette aberration. Agissons au bénéfice de tous, à commencer par notre jeunesse : l'ouverture des programmes sur notre diversité interne est un premier pas vers un nouvel humanisme ouvert à l’Autre.

Liste des quatre-vingt premiers signataires :

1. Mina Adele Roy-Belleplaine, enseignante, chercheuse en anthropologie, Martinique.

2. Carmen Alen-Garabato, professeure en sciences du langages, Université Paul Valéry Montpellier 3.

3. Maria Anton i Alvarez de Cienfuegos, sociolinguiste, Aix-Marseille Université.

4. Véronique Bertile, Maître de conférences en Droit public, administratrice provisoire de la Faculté de Droit et de Science Politique, Université de Bordeaux.

5. Hélène Biu, maître de conférences à l'UFR de Langue française, Sorbonne Université.

6. Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique à l'université Rennes 2.

7. Daniel Boukman, écrivain militant culturel martiniquais.

8. Philippe Boula de Mareüil, directeur de recherche au CNRS.

9. Henri Boyer, professeur des universités émérite en  sciences du langage à l'université Paul Valéry Montpellier 3.

10. Jacques Brès, professeur émérite en linguistique française, Université Paul-Valéry.

11. Chrystelle Burban, Maître de conférences en espagnol, Université Paul-Valéry.

12. Gilda Caiti-Russo, Professeure des universités, Département d'occitan - Université Paul-Valéry Montpellier 3.

13. Jean-Yves Casanova, Professeur émérite des Universités, écrivain.

14. Jean-Pierre Cavaillé, MC HDR à l'EHESS Toulouse.

15. Estelle Ceccarini, Maîtresse de conférences, Études italiennes, Aix-Marseille Université.

16. Bernard Cerquiglini, professeur émérite de l'Université de Paris, ancien Recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie, Vice-Président de la Fondation des Alliances françaises.

17. Cédric Choplin, MCF en breton et celtique, Université Rennes 2.

18. Raphaël Confiant, professeur émérite de littérature créole à l'Université des Antilles, écrivain.

19. Fabrice Corrons, Maître de conférences Catalan / Espagnol / Galicien, responsable de la section de Catalan - Département d'études hispaniques et hispano-américaines - Université de Toulouse 2 - Jean Jaurès.

20. James Costa, professeur de sociolinguistique, Université Sorbonne Nouvelle.

21. Isabelle Cros, enseignante-chercheuse en didactique des langues et des cultures à Aix-Marseille Université, fondatrice du Concours INALCO de la nouvelle plurilingue.

22. Max Délaise, universitaire, Guadeloupe.

23. Giovani Depau, Maître de conférences, co-directeur de la revue Géolinguistique, Grenoble.

24. Emmanuel Desiles, Maître de conférences, Aix-Marseille Université.

25. Ananda Devi, écrivaine.

26. Dominique Domiquin, chroniqueur.

27. Maëlle Dupon, écrivaine.

28. François-Michel Durazzo, agrégé de Lettres classiques, professeur de première supérieure retraité, traducteur.

29. Jean-Michel Eloy, professeur émérite de Sciences du langage de l'Université de Picardie.

30. Francis Favereau, professeur des Universités émérite, langue et littérature bretonnes.

31. Frédéric Figeac, professeur des écoles en section bilingue, rédacteur en chef de la revue OC.

32. Frédéric Fritsch, dirigeant d’entreprise, Alsace.

33. Jacques Fusina, professeur des Universités émérite, écrivain.

34. André Gabriel, Majoral du Félibrige, professeur honoraire aux conservatoires d’Avignon et de Marseille, ainsi qu’à la faculté de lettres d’Avignon et des pays de Vaucluse. 

35. Rémy Gasiglia, agrégé de Lettres modernes, professeur émérite de langue et littérature occitanes à l'Université Côte d'Azur. 

36. Eugène Green, cinéaste et écrivain.

37. Christine Hélot, professeure des Universités émérite, Univ. Strasbourg.

38. Dominique Huck, professeur émérite de l'Université de Strasbourg.

39. Pierre Klein, Fédération Alsace bilingue/Verband zweisprachiges Elsass.

40. Virginie Iché, Maîtresse de Conférences en linguistique anglaise, Université Paul Valéry Montpellier 3.

41. Jean-Pierre Lacombe, écrivain occitan, photographe.

42. Christian Lagarde, professeur émérite de linguistique hispanique, Université de Perpignan.

43. Jean-Léo Léonard, professeur des universités, Université Paul-Valéry.

44. Gérard Leser, poète, écrivain alsacien.

45. Yan Lespoux, historien, maître de conférences HDR en occitan, Université Paul-Valéry.

46. Hervé Lieutard, professeur en linguistique occitane, Université Paul-Valéry.

47. Maria Llombart, Maître de conférences en civilisation espagnole - Université Paul Valéry.

48. Carpanin Marimoutou, professeur de littérature française, Université de La Réunion.

49. Philippe Martel, historien, professeur d’université.

50. Michel Martínez Pérez, Maître de conférences Espagnol/Catalan à l'Université Toulouse Capitole.

51.Wanda Mastor, professeur agrégée de droit public.

52. Guy Mathieu, conservateur de bibliothèque, linguiste, écrivain.

53. Christiane Metzger, présidente du Fonds International pour la langue alsacienne.

54. Jean-Christophe Meyer, journaliste et poète, militant du bilinguisme en Alsace.

55. Rozenn Milin, historienne, professionnelle de l'audiovisuel.

56. Stefan Moal, maître de conférences HDR à l'université Rennes 2.

57. Paul Molac : député du Morbihan, initiateur de la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion.

58. Clara Mortamet, professeure de sociolinguistique à l'université de Saint-Etienne.

59. Daniel Muringer, chanteur, musicien et compositeur alsacien.

60. Argia Olçomendy, Maître de conférences en Études basques, Université Bordeaux.

61. Pascal Ottavi : sociolinguiste, professeur des universités.

62. Céline Paganelli, professeure en sciences de l'information-communication, Univ. Paul Valéry Montpellier 3.

63. Emmanuel Parraud, cinéaste, réalisateur notamment du premier film en créole réunionnais présenté à Cannes.

64. Lucien Pavilla, conservateur de bibliothèque.

65. Elie Pélaquier, historien, directeur de recherche honoraire au C.N.R.S..

66. Christine Perego, Université Grenoble Alpes.

67. Eric Pezo, écrivain, militant culturel.

68. Bénédicte Pivot, spécialiste du franco-provençal, Université Paul Valéry.

69. Philippe Pratx, professeur certifié de lettres modernes, écrivain.

70. Jean-Régis Ramsamy, journaliste réunionnais, écrivain.

71. Anna Stevanato, Directrice générale de l’association DULALA.

72. Frank Tenaille, journaliste, membre de l’Académie Charles Cros. 

73. Bernard Verdié, directeur de la revue Patrimòni.

74. Marie-Jeanne Verny, agrégée de Lettres modernes, professeure des universités en littérature occitane.

75. Alain Viaut, directeur de recherche émérite au CNRS.

76. Valeria Villa-Perez, Maitre de conférences en sociolinguistique et didactique des langues.

77. Jean-Paul Volle, géographe, professeur émérite de l’Université Paul Valéry, Montpellier.

78. Bernard Wittmann, auteur / historien de l’Alsace.

79. Hervé Zenoki, bibliothécaire territorial, Martinique.

80. Gerard Zuchetto, musicien, auteur, membre de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse.

 Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature

Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature

Tag(s) : #Actualités, #culture
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :