C’est parti !
Ça y est, le reality-show électoral a commencé, lancé par les médias, toujours en quête d’un fil rouge émotionnel. De l’extrême droite à l’extrême gauche, les candidatures se multiplient, et plutôt deux fois qu’une. Seule la macronie, pour le moment, semble ne pas se diviser. Les choses ne sont pas forcément plus claires pour autant. Bayrou, que l’on croyait européiste et décentralisateur, tend la main au politicien opportuniste qu’est Manuel Valls, que l’on sait d’un républicanisme national hyper jacobin. Bref, le décor se met en place.
Les girondins-fédéralistes-régionalistes n’auront probablement pas de candidat. C’est le seul courant de pensée politique original qui ne sera pas représenté, comme d’habitude. Mais il est vrai que « république » a un sens tout relatif de la démocratie : barrières financières, cooptation (signatures) et suivisme médiatique, se chargent habituellement de protéger le système, et je ne parle pas du Conseil constitutionnel et des autres cerbères des lieux saints.
Régions et Peuples Solidaires fera semblant d’y aller, et se ralliera a qui condescendra à faire une place aux quelques députés (Molac, etc…) déjà proches du mouvement. Quitte à oublier que La France Insoumise a fait voter contre la loi Molac.
Bref, la nouvelle pièce de théâtre se met en place. Et, comme pour toute pièce de théâtre, elle est écrite d’avance. L’improvisation y est marginale, voire accidentelle, et ne remet jamais en question l’essentiel du scénario.
Macron parcourt déjà la France, le carnet de chèques (le notre) à la main. Hidalgo n’a pas le carnet, mais signe déjà des chèques. X. Bertrand espère l’investiture d’un parti qu’il a quitté. Marine Le Pen se fait doubler à droite, le Parti Socialiste s’accroche à sa vision personnelle de la laïcité comme on s’accroche à une bouée. Les Verts se partagent entre « collaboration » (ils disent réformisme) et radicalité et nous font croire que tout cela forme un seul parti. Des frères ennemis, le Parti Communiste Français essaie d’exister là où Mélenchon lui tient la tête sous l’eau.
Alors bien sûr, il faut garder l’audimat, et donc entretenir un peu de suspense. Les médias alimenteront celui-ci à coups de sondages, de « petites phrases », de petites trahisons.
Pendent ce temps, le climat se réchauffe, la planète brûle, la mer se meurt, les tensions entre les U.S.A. et Chine ne font que s’aggraver, les super riches deviennent hyper riches, et l’informatique nous annihile.
Pour le débat d’idées neuves, courageuses et cohérentes, il faudra attendre… attendre que la démocratie-démagogie puisse être dépassée. Et s’il y a une recherche dans laquelle il faudrait investir, c’est probablement celle-là. L’enjeu c’est l’avenir de nos sociétés et de la planète, rien que cela.
Jacme Pince
Le 20 septembre 2021