L’auteur
David Djaïz est originaire de l’Agenais. De ce que nous savons, sa mère serait occitane et son père d’origine berbère. C’est un jeune qui a mordu à belles dents dans les études. Cela a du lui plaire tellement qu’il a fait l’École Normale Supérieure, puis l’École Nationale d’Administration. Il s’est fait énarque en république française comme d’autres se font séminaristes dans l’église papiste ou autrefois apparatchiks dans le système soviétique. Les jeunes loups aux dents longues ont souvent faim...
Il faut bien noter que le système jacobino-bonapartiste formate tôt les jeunes. Encore aujourd’hui, assez souvent, dès le primaire, certains instituteurs se prennent toujours pour des hussards de la république et promeuvent « la grandeur de la France une et indivisible ». Alors, le chemin de l’ENA, en passant per l’Institut d’Études Politiques de Paris comme pour David Djaïz, n’est pas une vocation qui tombe du ciel. À priori, tous ceux qui passent par le système éducatif français ont vocation à « servir l’État ». C’est à mesure qu’on gravit les échelons que l’écrémage se fait. Celui qui a l’esprit à cela peut faire merveille. Celui qui est affamé de promotion sociale et de pouvoir trouve son compte à cette course à l’échalote. Ce sont ces machines à régurgiter le suprématisme français qui dirigent la haute administration étatique avec l’idéologie ultracentraliste qui est la sienne. Une partie d’entre eux se fera élire et ainsi, entre « collègues » ou plutôt condisciples énarques, ils continuent de rester aux manettes de l’État. Et si par hasard quelques politiciens ne sont pas issus du sérail, ils seront alors immédiatement phagocytés et neutralisés comme peuvent l’être des cellules saines dans un organisme pourri. C’est ainsi que l’État jacobin s’auto-reproduit depuis la révolution de 1789.
Bref ! David Djaïz est un produit de ce système. Il veut faire partie de l’oligarchie et il fait ce qu’il faut pour réussir. À moins de trente ans, il a déjà travaillé dans une belle entreprise - en l’occurrence Publicis - et a été secrétaire général de la préfecture d’Eure-et-Loir. Il est maintenant enseignant à l’Institut d’Études politiques de Paris. La boucle est bouclée. Il ne lui reste plus qu’à se faire connaître dans le microcosme médiatique parisien en publiant des ouvrages. Et si possible sur des sujets d’actualité. Il est probable que cet essai « La guerre civile n’aura pas lieu» participe à un plan de carrière personnel. Voyons son contenu.
La quatrième ligne de la couverture nous informe que David Djaïz « compte désormais parmi les jeunes voix intellectuelles de la gauche». Ainsi il semblerait, et le lecteur attentif s’en apercevra vite, que notre homme ait choisi de jouer un rôle de gauche dans le casting et la répartition des fonctions que s’octroient entre eux les énarques. Et dans ce livre, le gamin fait ce qu’il peut pour tenir son rôle en espérant probablement que le système jacobino-bonapartiste demeure longtemps ce qu’il a toujours été et que la pseudo alternance entre droite et gauche lui permettra un jour d’occuper le devant de la scène et le plein écran cathodique.
Pour faire couleur gauche bien rose, il va jusqu’à condamner le déploiement des forces de sécurité et l’état de crise sécuritaire, pourtant décrété par François Hollande. Autant de choses qui selon lui n’auraient pour but que de « rassurer la population », comme si c’était uniquement un élément politicard de propagande. Il n’est pas le seul à avoir mis en cause l’efficacité des assignations administratives à résidence et des perquisitions chez les islamistes. Bien sûr, il passe sous silence le nombre des attentats qui ont pu ainsi être déjoués en Europe. Cette assertion, comme beaucoup dans le livre, serait pathétique si elle n’était pas nocive pour la bonne compréhension de la situation dans nos sociétés confrontées au péril islamique.
Sur l’islam toujours et encore
L’auteur passe un temps infini à distinguer les concepts de guerre conventionnelle et de guerre civile. Le temps qu’il y passe, il ne le passe pas à l’analyse approfondie de la situation de guerre civile menée par des milliers de fanatiques. Si vous voulez en savoir plus sur les guerres civiles – et même la guerre globale – que nous imposent les islamistes, il vous faut lire des livres beaucoup mieux informés, comme par exemple celui du philosophe Hamid Zanaz « L’impasse islamique », publié par les éditions des Régionalismes dans notre langue. À l’heure actuelle, le seul livre en occitan sur le sujet.
En fait de guerre, celle que l’islam mène contre le reste de l’humanité non musulmane (l’effrayant djihad) est civile par ce qu’elle se déroule entre des gens nés dans les mêmes sociétés, comme le rappelle justement David Djaïz. Il s’agit d’une guerre entre deux conceptions de la civilisation. Quelle similitude entre un islam qui prône et impose la soumission de la femme à l’homme et la pratique de la détestable charia, avec la civilisation occidentale qui garantit l’égalité des genres et la liberté de conscience ? Les terroristes islamistes, même si certains sont d’origine européenne, s’attaquent aux valeurs démocratiques de liberté au nom d’une civilisation antique et archaïque qui va à l’encontre du progrès humain. Il y a là un hiatus entre deux visions sur l’évolution et l’avenir de l’humanité, c’est à dire – au risque d’en faire hurler certains – entre deux civilisations.
Alors, plutôt que de parler de guerre civile, on pourrait parler de guerre de civilisation. La chose est visible et quasiment évidente si nous nous en tenons au discours même des terroristes, mais il s’agit d’une évidence que la doxa en vigueur dans le monde occidental empêche de formuler (ce qui fait hurler d’incompréhension les démocrates qui vivent dans la clandestinité en pays islamiques). Déjà, en 2002, dans son livre intitulé « La rage et l’orgueil », l’Italienne Oriana Fallaci (1929-2006) nous avait averti de l’impossibilité pour l’islam de concevoir la laïcité et la démocratie. Du reste, il est vrai qu’actuellement pas un seul pays à majorité musulmane n’est démocratique dans le monde et les courageux démocrates tunisiens eux-mêmes ont été obligés de faire alliance avec l’armée pour sauver ce qui pouvait se sauver de laïcité. À l’époque, Oriana Fallaci a été traitée, tenez-vous bien, de « racisme religieux » ! Un concept nouveau probablement élaboré par ceux qui font le lit de la dictature verte. L’islam est une dictature théologico-politique qui veut régenter tous les gestes de la vie sociale. Quant à moi, aucune revue occitane n’a voulu publier ma présentation du livre d’Oriana Fallaci (et toutes les autres présentations de livres sur le sujet de l’islamisme). Mais c’est certainement un détail de la petite histoire occitaniste qui n’intéressera personne.
Dans son texte, David Djaïz note bien que pour l’islam le domaine géographique où les populations sont en majorité musulmanes et donc où l’islam est imposé par la force (la laïcité est inimaginable en islam), est appelé Dar al-Islam ou Pays d’islam ; alors que dans les domaines où l’islam n’est pas majoritaire, la zone ne s’appelle pas « Pays en dehors de l’islam » ou quelque chose de semblable, mais Dar al-Harb, c’est à dire, littéralement « Domaine de la guerre ». La sémantique, la toponymie même en disent long sur les intentions expansionnistes de l’islam. Il n’y a que les bisounours pour penser encore que l’islam serait une religion de progrès e de paix. David Djaïz cite un penseur musulman : « Pour lui (l’islam), aucune négociation n’est possible avec un corps politique impur constitué de mauvais musulmans qui ont hypocritement adopté le système de souveraineté humaine venu d’Occident, qui ont importé des notions allogènes comme celles de la démocratie, d’état de droit ou de dialectique matérialiste, qui ont répandu les rites idolâtres et les mœurs impies. Tout un monde qu’il faut combattre».
Un auteur pas toujours facile à suivre
Pour tout dire ce livre rappelle un tas de généralités, surtout historiques, mais approfondit rarement les raisons philosophiques, sociales et culturelles qui conduisent les djihadistes à assassiner, souvent aveuglément et sans discernement. Par exemple, il ne dit pas ce qui se passera quand les musulmans seront majoritaires en Occident. Il ne reconnaît pas non plus que l’islam est difficile à réformer et donc que si archaïque et déshumanisante que soit la charia, elle risque de s’imposer. Attention, la guerre civile ne se fait pas toujours avec des armes à feu. Nous en savons quelque chose, nous les Occitans auxquels on a imposé un transfert d’identité avec des armes plus sournoises et sophistiquées que les fusils et chars d’assaut.
Même au temps de la décolonisation, les progressistes laïcs n’ont pas pu faire taire l’islamisme sous-jacent des pays à majorité musulmane, l’auteur le note clairement dans son livre : « Certains régimes socialistes et même soviétisés, comme la Syrie, l’Irak ou l’Algérie ont opté pour une politique de compromission avec les islamistes. Un partage des espaces sociaux s’est opéré presque naturellement : aux élites des politiciens sécularisés le pouvoir d’État et le contrôle des appareils de coercition comme l’armée, la police ; aux islamistes le contrôle d’une partie de l’appareil éducatif, du système caritatif et de la magistrature dans certains cas. Bref, aux uns le pouvoir dur et aux autres le pouvoir mou. (...) Pourtant, qu’elle soit déléguée ou tolérée, la mainmise des radicaux sunnites sur les institutions horizontales constitue de fait une bombe à retardement ».
En fait, l’auteur reconnait par moments qu’effectivement l’islamisme a déclaré la guerre à l’humanité non musulmane partout sur la terre, ce qui est une évidence en 2019 pour celui qui a des oreilles pour entendre, des yeux pour voir et du discernement pour s’indigner des assassinats perpétrés : « reflet de l’élan de la mondialisation qui la sert, le théâtre de la guerre civile qu’elle (l’idéologie islamique) est en train de mener, ne peut être que planétaire ».
Ainsi, la guerre civile n’aurait pas lieu ? Dans cet ouvrage très contradictoire parfois, David Djaïz semble vouloir dire que non dans le titre mais dans le contenu il fait la démonstration du contraire. Ce n’est pas la première fois que je rencontre dans un essai des auteurs qui veulent apporter la preuve d’une chose et qui dans leur démonstration se prennent les pieds dans le tapis et se cassent les dents sur des évidences difficilement dissimulables. À vouloir tordre le cou à la réalité, celle-ci a tôt fait de se venger. Comme disait feu ma mère : « Ce qui se voit, ne se cache pas ! ». Aujourd’hui, quand on assassine au nom d’une religion, on n’assassine qu’au nom de l’islam. Pourquoi ? La réponse est à chercher dans l’origine de cette idéologie fanatique, c’est à dire dans le Coran. Tant que ce texte demeurera ce qu’il est, l’islam ne pourra être ni tolérant, ni pacifiste, et ne pourra pas non plus accepter l’égalité des genres et la démocratie qui garantit la liberté de conscience. Heureusement tous les croyants qui se disent musulmans n’appliquent pas le texte à la lettre.
David Djaïz cite de nombreux auteurs dans son livre, mais jamais Hamid Zanaz « L’impasse islamique » - « L’islamisme, vrai visage de l’islam » - « Islamisme, comment l’Occident creuse sa tombe » - « D’où vient la violence islamique ? », Fatema Mernissi « Islam et démocratie », Hamed Abdel-Samad « Le fascisme islamique », Wassyla Tamzali « Une femme en colère, lettre d’Alger aux Européens désabusés », Philippe Simonet « Enquête sur l’antisémitisme musulman », Chahdortt Gjavann « Bas les voiles ! », Tidiane N’Diaye « Le génocide voilé », Jacques Heers « Les négriers en terres d’islam », Ayaan Hirsi Ali « Ma vie rebelle » - « Insoumise », etc., etc. Je pourrais ainsi citer encore une bonne cinquantaine de livres sur l’islam que j’ai lus, mais visiblement, David Djaïz et moi, n’avons pas lu les mêmes auteurs. L’énarque bien ancré dans la doxa imposée par une majorité d’intellectuels parisiens, contre toute vraisemblance, essaie de se persuader que la guerre civile n’aura pas lieu alors que pour la contrer, les forces de sécurité sont mobilisées tous les jours. De toute évidence, là où l’islam est présent – majoritaire ou pas - la guerre, de plus ou moins grande intensité, est permanente. Chacun sait que si pour le moment l’islam ne peut pas s’imposer sur l’ensemble du territoire européen, il s’est néanmoins déjà imposé dans certains quartiers de certaines villes (obligations vestimentaires pour les femmes, mariages forcés, interdiction de vendre du porc dans certaines épiceries, etc.).
Visiblement la lecture de l’islam par David Djaïz est partiale et partisane. Il occulte de l’islam tout ce qui ne lui convient pas, mais la réalité le rattrape vite. Tellement qu’a un moment donné il cite Olivier Carré : « Le djihadisme ordonne un combat inséparablement spirituel et militaire, et non l’un sens l’autre ou l’un pour adoucir l’autre. Combat révolutionnaire mondial -pour instaurer un ordre public et social- et non combat patriotique ou territorial ». Quand Olivier Carré écrit : « combat révolutionnaire» il aurait été bien mal inspiré d’écrire, me semble-t-il, « combat réactionnaire ».
La guerre permanente
L’auteur connait l’agressivité de l’islam pour tout ce qui n’est pas musulman. Il cite le porte-parole de l’État Islamique : « Si vous ne pouvez pas faire exploser une bombe ou tirer une balle, débrouillez-vous pour vous trouver seul avec un infidèle français ou étatsunien et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le du haut d’une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le ». Avec ça, David Djaïz nous dira que la guerre civile n’est pas encore déclarée. Comme il n’en est pas à une contradiction près, il reprend cette phrase de l’historien Patrick Boucheron : « Refuser d’envisager la possibilité d’une guerre civile, c’est risquer de travailler à des divisions encore plus mortifères ». Si tous les musulmans ne sont pas des assassins, il faut néanmoins déplorer que la communauté musulmane en Europe n’ait jamais massivement dénoncé les massacres, attentats et autres odieux assassinats perpétrés au nom de leur religion. Certes, quelques personnalités ont été poussées à faire un mea culpa public, mais s’est agi du « minimum syndical » et elles l’ont toujours fait du bout des lèvres. À tel point que certains s’interrogent sur la sincérité de certaines paroles. N’oublions pas que dans l’islam la taquiyya (la dissimulation) envers les « mécréants » est recommandée.
Les quelques musulmans qui ont fait un pas vers la sécularisation de l’islam, ont été condamnés à mort par leurs coreligionnaires fanatisés et sont désormais protégés par les polices aux frais des contribuables. La guerre civile, Monsieur Djaïz, existe. La preuve en est que nous la payons et qu’elle coûte cher. De ce coût, on n’en parle pas assez.
David Djaïz se dévoile en fin de volume. Je ne sais pas s’il est musulman de confession et de toute manière, cela importe peu, mais son propos, son point de vue, est savamment confus. Il s’agit d’une confusion au bénéfice de l’islamisme. Il lui arrive même d’être explicitement pro-islamiste : « Faudrait-il attendre une hypothétique réforme doctrinale de l’islam comme certains publicistes et activistes l’appellent de leurs vœux ? Sûrement pas. D’abord parce qu’une telle réforme ne concerne que les seuls musulmans. Une réforme peut être attendue, légitimement désirée mais n’incombe ni à ceux qui ne sont pas musulmans ni même aux prétendus « intellectuels musulmans » e autre « avant-garde » ou « élites » sécularisées qu’on ne voit guère fréquenter les mosquées ». Comme dirait l’autre, fin de citation ! Donc, pour l’auteur, même si une réforme de l’islam pourrait être « légitimement désirée » - ce en quoi je suis d’accord avec lui – les non musulmans n’auraient rien à en dire. Mais quelle est cette dictature ? Quand le Coran préconise clairement (je ne vais pas vous citer tous les versets et toutes les sourates concernés) l’intolérance, l’oppression du genre féminin (la moitié de l’humanité), la guerre forcément civile contre ceux qui sont musulmans, ainsi les non musulmans n’auraient rien à dire alors qu’ils sont concernés et victimes potentielles des assassinats (avec les quelques musulmans qui à juste titre veulent changer l’idéologie meurtrière du funeste Coran) ?
L’incohérence de David Djaïz va jusqu’à affirmer que « peut-être » (avec des « peut-être » on mettrait Clermont Ferrand au bord de la mer) la réforme de l’islam se serait accomplie « au cours du long XXe siècle ». De fait, l’auteur avoue dans son livre se faire le propagandiste du salafisme. Et que nous sachions, le salafisme n’est pas la tendance la plus tolérante de l’islam. Tout ceci est avoué mezza voce comme si David Djaïz avançait masqué. Une fois de plus, il faut appeler un chat un chat. La démocratie va à sa perte si ses partisans continuent à vouloir pratiquer la politique de l’autruche et refusent de voir la déferlante fasciste qui essaie de la phagocyter. Il est évident qu’avec David Djaïz, pourtant originaire de l’Agenais, nous ne devons pas vivre dans le même monde. Il semble être subjugué par l’islamisme. Il ne voit pas que le fascisme islamique (l’expression est juste et non excessive car dans le monde aucun pays à majorité musulmane n’est actuellement démocratique) avance tranquillement ses pions dans nos sociétés de liberté de pensée. À tel point que si l’islamisme continuait de progresser, nous avons à juste titre des soucis à nous faire pour ce que deviendraient demain la laïcité et les droits de l’homme.
Une fois de plus, le livre de David Djaïz est orienté quand il dit sans ciller que si l’islam en Europe manque de personnalités « éclairées », ce serait la faute de l’Europe. Jamais il ne lui vient à l’idée que si le christianisme, le judaïsme et le bouddhisme en Europe comptent des personnalités démocratiques, c’est parce que ces confessions ont su faire leur aggiornamento. Une fois de plus voilà un « intellectuel » qui pleurniche sur ce « pauvre islam » incapable de se réformer, sans dire que c’est tout simplement parce qu’il refuse absolument de le faire. L’islam est, pour l’heure, une incongruité dans le développement culturel planétaire. Il ne nous reste qu’à espérer qu’il puisse évoluer ou nous allons subir la guerre civile permanente avec plus ou moins d’intensité selon les époques.
Bien sûr, comme tous ceux qui se veulent de gauche en France, David Djaïz nous impose son couplet sur le thème : « Solder le passif colonial ». Rappelons en passant que les terroristes d’aujourd’hui n’ont pas connu la guerre de libération nationale en Algérie qui s’est achevée il y a cinquante-sept ans. Rappelons également que les Vietnamiens qui ont aussi connu la colonisation, n’exportent pas un terrorisme bouddhiste ni les Congolais un terrorisme chrétien. Heureusement, je ne sais pas par quel miracle, pour justifier le terrorisme islamique, nous avons échappé dans ce livre à la sacro-sainte « colonisation de la Palestine » par Israël, souvent servie sous forme de lamentations larmoyantes comme il se doit.
Quand historiquement il fait le tour de la Méditerranée, David Djaïz évoque l’empire romain sur « le lac intérieur », mais jamais les empires arabe et ottoman. Ces oublis historiques sont pour le moins étranges. Bien évidemment, il n’est jamais question de la colonisation de l’Afrique du Nord par les Arabes et plus tard par les Turcs aux dépens des Berbères.
Conclusion
Finalement, David Djaïz n’a pas grand chose à dire d’original à propos de la guerre civile permanente que développe l’islam per s’imposer là où il ne l’ a pas encore fait. Sinon pour essayer de noyer le poisson. N’ayant pas grand chose à dire, il fait des digressions à n’en plus finir. Entre autres, et sûrement la plus amusante, c’est le chapitre dans lequel il nous sert un tas de banalités sur le concept de guerre civile. Pour remplir les deux cents pages de son livre et probablement honorer le contrat commercial passé avec son éditeur, il nous cite longuement Eschyle dans ses Euménides. Tout cela est bien beau, très littéraire, cela fait savant, mais ne nous apprend pas grand chose sur l’idéologie de la guerre sainte que l’islam se propose de nous imposer jusqu’à ce que l’humanité toute entière soit musulmane.
Des essais creux écrits par des gens qui n’ont pour ambition que de se faire mousser devant le parisianisme, j’en ai lu quelques uns. Mais celui-ci pourrait bien être la caricature du genre. Que David Djaïz veuille se faire remarquer est son droit le plus strict en démocratie, mais je vous mets en garde sur la perte de temps qu’il vous en coûterait si par malheur il vous venait à l’idée de vouloir lire son livre.
Dans la forme, même si ce n’est pas ce qu’il faut retenir en premier de l’ouvrage, l’auteur montre qu’il maitrise bien l’anglais en employant un nombre conséquent de mots de cette langue alors que le français possède leur équivalent. Pour ne prendre qu’un exemple, il se plait à employer « homegrown » au lieu d’endogène. Pour faire bonne mesure, mais surtout bonne tenue, il emploie aussi des mots grecs. Cela fait sérieux et cultivé pour un essai, cela donne de la crédibilité à un auteur qui en cherche (peut-être parce qu’il n’en a pas assez ?)
Faisons le pari que l’islam, peu à peu, va se fondre dans la masse en se sécularisant. C’est un voeu que nous faisons parce que nous voulons à toute force éviter l’emprise de cette hydre malfaisante qu’est la charia. D’ici là, il nous fait rester vigilants, intellectuellement et policièrement. Pour le moment, demander à un musulman d’abandonner la charia -la religion unique et obligatoire pour tous-, c’est demander à un fasciste d’abandonner l’idée de parti unique. Ce n’est pas gagné ! À l’heure actuelle, la guerre civile que mène l’islam contre nous nous coûte cher en terme de police, de renseignement et d’armée. Un argent que l’on pourrait mettre dans la santé, l’éducation, la transition énergétique, la recherche, la culture et de nombreuses actions civilisatrices encore. Mais de cela, David Djaïz ne parle pas. Il fait comme si la guerre civile présente et à venir était une fatalité.
Sèrgi Viaule
Traduit de l’occitan par Jean-Pierre Hilaire
https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/17905/la-guerre-civile-n-aura-pas-lieu
« La guerre civile n’aura pas lieu » de David Djaïz. Editions « du cerf ». Dépôt légal : février 2017. 200 pages.