Le samedi 14 janvier 2017 à partir de 14 heures 30 au restaurant La Maison du Cassoulet l’association citoyenne País Nòstre organisait une réunion intitulée « Produit en Occitanie ».
Joan-Pèire Laval de País Nòstre faisait un constat : Le 24 juin 2016 le Conseil Régional, résultat de la fusion de Languedoc-Roussillon et de Midi Pyrénées, décida que la nouvelle région s’appellerait Occitanie.
Avant le vote, 53 chefs d’entreprises importantes des deux anciennes régions avaient fait savoir publiquement qu’elles étaient d’accord avec l’éventualité de cette appellation.
À la suite de cette décision solennelle du Conseil Régional, Pais Nòstre organisa le 2 novembre 2016 un premier colloque intitulé « Occitanie Force Économique », qui a débouché sur un autre colloque « Produit en Occitanie » en s’inspirant de « Produit en Bretagne ».
À la fin de l’intervention, Jaumet Grau autre responsable de País Nòstre déclara « - La région nous la ferons ensemble ».
Mme Espie de Pais Nòstre présenta la démarche « Produit en Bretagne » qui se veut le symbole du territoire en montrant une image de l’excellence bretonne. Ils ont 660 partenaires et 380 entreprises concernées. Ils veulent sortir d’une vision folklorique de la région Bretagne.
La parole fût ensuite donnée à plusieurs intervenants dans le domaine économique.
Tout d’abord Dominique Drouet ancien membre de la direction du groupe Lafarge-Holcim responsable du Think Tank (réservoir d’idées) Bolegadís qui veut faire travailler ensemble les associatifs occitanistes, les politiques de tous bords favorables à l’occitan et les entreprises de la région administrative Occitanie.
Pour lui « - L’utopie c’est l’irréalisé ! ». Il faut créer de la richesse, de l’emploi et de la culture au service de la langue occitane.
Le taux de croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant de la région Occitanie est de 5,7%.
« - L’Occitanie n’existera que si on la fait ! » dit-il.
Pour cela quelles actions pouvons-nous et voulons-nous mener ? Le premier projet à réaliser lui semble être « Made in Occitanie » pour la prospérité et pour l’emploi.
Gilles Bourguignon est un ancien joueur de rugby au Racing Club de Narbonne et créateur de Trésors d’Occitanie. Pour lui l’Occitanie (région administrative) doit devenir une force économique. Il faut effectuer un travail de terrain et de maillage.
Le label Produit en Occitanie s’il voit le jour doit faire attention à ne pas tomber dans les griffes de la grande distribution qui est prête à récupérer tous les concepts.
Il ne faut pas qu’il y ait de guerre avec d’autres labels déjà existants comme Sud de France ou Pays Cathare.
Henri Forgues est créateur de La Route du Sel en Occitanie (administrative). Il rappela que les salins de La Palme et de Gruissan furent un temps abandonné alors qu’ils avaient 5 fois la capacité de ceux de Guérande. Ils en sont à essayer de reconquérir des marchés perdus comme autrefois celui du Roquefort.
Une marque a été déposée « Sauniers d’Occitanie » avec l’objectif d’une plus-value identitaire.
Il faut avoir la force d’un réseau et être conscient du problème de la superposition des marques.
Laurent Spanghero autre gloire du Racing Club de Narbonne se définit à 77 ans comme un jeune entrepreneur. Il met lui aussi en garde de ne pas faire le jeu de la grande distribution. Pour lui
« - l’Occitanie ça a du sens ! » Il est d’accord avec le projet « Produit en Occitanie » et il pense qu’il faut y ajouter un souci environnemental.
Yann Bertin est membre d’un groupe de 16 producteurs de graines équitables en agriculture biologique avec une démarche qualitative sans gluten. Créateurs de la marque Farine Occitane bio.
Frederic Mallet est créateur à Carcassonne des « Confitures Occitanes » Manja e Calha.
« - On a tout ce qu’il faut chez nous, il faut le mettre en valeur ! ». Pour lui, Il faut avoir la fierté occitane et soutenir les Calandretas … tout est lié.
François Xavier Valiente est organisateur de courses cyclistes. Il a eu l’idée d’un « Tour d’Occitanie ». Une course cycliste féminine à hauteur de 780.000 €. La première année l’épreuve se déroulerait sur le territoire de l’Occitanie administrative avec l’ambition affichée de faire ensuite un véritable tour de toute l’Occitanie.
Alphonse Caravaca est Président du club Prosper Montagné auteur du livre « Le Festin Occitan ».
Selon lui il faut fédérer les acteurs de bouche, aussi bien les artisans de la terre que les artisans de la mer. Il faut développer les circuits courts et aussi veiller à ce que « Produit en Occitanie » soit mis à l’abri de la politique et de la religion.
Michel Cano est un ancien responsable agricole. À propos de « Produit en Occitanie » il pense qu’il faut un peu d’utopie mais aussi beaucoup de réalisme. Il a trop vu des marques ou des labels se créer et s’effondrer 3 ans après.
Lors du débat qui suivit l’exposé des motivations des différents acteurs économiques pour la démarche « Produit en Occitanie » quelqu’un posa les questions qui fâchent « quelles sont et seront les valeurs du label ? » et « qu’est-ce qui nous unit ? ».
Le Partit de la Nacion Occitana félicite tous les intervenants pour cette initiative qu’il appelle de ses vœux depuis toujours. Il ne peut que la soutenir et l’accompagner.
Nous demandons aux initiateurs qu'ils veillent à ce que les textes fondateurs de cette initiative (charte, statuts) permettent, que la porte soit grande ouverte aux entreprises (et aux chambres consulaires et aux collectivités territoriales) du reste de l'Occitanie, y compris de la Val d'Aran, de Monaco et de l'Occitanie dite italienne.
Gèli Grande
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Quelques impressions sur le débat « Produit en Occitanie »
du 14 Janvier 2017 à Castelnaudary
Pais Nòstre a permis un débat entre des intervenants de qualité (entrepreneurs ou artisans), porteurs d’innovation, d’enthousiasme et de conviction. Pour ces derniers le terme « Vivre au pays » n’est pas un vain mot.
Le « Produit en Occitanie » est une force économique qui peut générer des emplois au pays. Derrière tout cela, la qualité des produits est indispensable avec une charte sérieuse et un label à définir avec les différents partenaires.
Les professionnels du tourisme étaient aussi présents à cette réunion. Ils sont évidemment preneurs de ce nouveau concept, pour les touristes à la recherche de qualité et d’authenticité.
Dans les sujets abordés, il a été question des circuits courts, des marchés de villages indispensables pour redonner du souffle à une agriculture en très grande souffrance. Ces marchés n’existent souvent en nocturne que l’été ; dans l’année ils seraient aussi appréciés pour dynamiser les villages.
La réunion de Castelnaudary visait évidemment l’Occitanie actuelle. La grande Occitanie sera attentive à la progression du « Produit en Occitanie » et elle espère que cette idée neuve envahira toutes les régions occitanes.
Occitanité, Occitanitude … être occitan de naissance ou d’adoption est un signe extérieur de richesses.
Joanina Cazes-Grande