Compte rendu de la réunion du mercredi 23 juin pour la refondation de l’occitanisme à Villeneuve sur Lot
(Lot-et-Garonne.
Cette réunion est la suite d’une première réunion convoquée à Marmande en janvier dernier par David Grosclaude dont j’ai fait un compte rendu. Elle fait partie d’une
suite de réunions convoquées par les cinq conseillers régionaux du Partit Occitan, David Grosclaude (Aquitaine), Guilhem Latrubesse (Midi-Pyrénées), Gustau Alirol (Auvergne), Anne-Marie Hautant
et Hervé Guerrera (PACA) pour la refondation du mouvement occitaniste. La première a eu lieu à Rodez le 8 juin, la deuxième à Pau le 10 juin (compte rendu ci-joint), la troisième à Béziers le 17
juin (compte rendu ci-joint de Patrick Nouguier) la quatrième à Villeneuve sur Lot le 23 juin et la cinquième le même jour à Saint Flour (Cantal).
Les présents
David Grosclaude, Guilhèm Latrubesse, Rémy Roussille (professeur d’occitan), Joan-Luc Granet (P.N.O), Pèire
Boissière (Partit Occitan, président de l’IEO 47), Yves Boissière (Partit Occitan), Andriu Bianchi (IEO 47), Joan-Pèire Alari (président du P.N.O), David Escarpit (P.N.O et IEO 33), Jeanine
Cazes-Grande (P.N.O), Gèli Grande (P.N.O), Laurent Lemaître-Martin, Pontalier (Partit Occitan), Marie-Jo Maruejouls (Partit Occitan), Michel Bovard, Joan-Pau Capdecomme (radio planèta Occitània),
Claude Cuvier, Martine Borie et Jean-Jacques Bezelgues.
Soit 19 personnes dont 8 non encartées. Six du P.Oc, cinq du P.N.O
Avertissement
Ce compte rendu est personnel et subjectif. Je n’étais pas là pour représenter officiellement le P.N.O. Les échanges se sont déroulés surtout en occitan mais
je choisis d’en faire état en français.
Il est procédé à un tour de table qui donne l’occasion à chacun de se présenter aux autres. Dans son exposé introductif, David Grosclaude fait la genèse de cette
initiative et assure qu’il ne s’agit pas d’une OPA du Partit Occitan sur le mouvement occitan. Il manifeste une volonté de discuter avec les occitanistes de toutes tendances, culturels et/ou
politiques sans mettre son appartenance partisane dans la poche mais avec la volonté de la dépasser pour voir si on peut arriver à bâtir quelque chose ensemble. Il ne peut pas y avoir de barrière
entre le culturel et le politique puisque l’action culturelle occitane dans un pays comme la France est nécessairement politique. Les manifestations pour la langue occitane qui ont eu lieu
jusqu’ici étaient politiques et perçues comme telles par le monde politique hexagonal. Serem çò qui bastirem pour reprendre un slogan connu. Selon lui, en tant qu’élu, on a atteint les limites de
ce qu’on peut faire dans le système actuel. L’alliance du P.Oc avec Europe-Ecologie a permis d’avoir des élus mais ceux-ci ont du mal à peser sur les décideurs politiques pour avancer sur la
question de la langue par exemple. En outre, les régions ont des pouvoirs limités. Une région devrait pouvoir légiférer pour créer une télévision de service public en occitan. Mais quand on
s’adresse aux décideurs, on se heurte à la question : l’occitanisme, combien de divisions ? Si nous sommes l’expression d’une demande sociale, nous aurons plus de poids. Nous avons une échéance
en 2014 : les élections municipales qui nécessitent une mobilisation occitane par une organisation politique. L’occitanisme doit aussi être présent sur le terrain des conflits sociaux.
La discussion qui suit n’est absolument pas modérée (un défaut peut-être) et a tendance à prendre des chemins de traverse hors-sujet. Il est question d’autonomie et de
fédéralisme, sujet sur lequel tout le monde est d’accord finalement. Faut-il un fédéralisme français avant un fédéralisme occitan ? Et l’indépendance ?
Après être resté un certain temps à ronger mon frein sans prendre de notes, j’interviens pour recentrer le débat. Je rappelle qu’aux dernières élections régionales de 2010, le
P.N.O s’était prononcé pour une union des forces occitanes et le Partit Occitan pour une alliance conjoncturelle avec les écologistes. Je reconnais l’impérative nécessité qu’il y a à ce que le
mouvement occitan obtienne non pas 5 élus mais des centaines et cela ne pourra arriver qu’avec un mouvement très large et en réexaminant la question des alliances avec les partis et mouvement
hexagonaux. Je suis prêt, à titre personnel à en discuter. Je pose même la question suivante : si en 2014 à Agen, une des listes en lice me propose une place en position éligible comme
occitaniste dois-je y aller ?
La réponse de l’assemblée est positive. Nous revenons au véritable objet du débat qui est de trouver le dénominateur commun de l’occitanisme et de nous organiser en mouvement,
en parti ? On verra.
La question de la langue occitane est certes centrale et fait l’objet d’un consensus parmi nous mais nous devons pouvoir trouver d’autres points d’accord. Comme le remarque
justement David Escarpit, il ne peut y avoir d’Occitanie sans langue occitane. Néanmoins, une langue ne peut pas vivre dans un pays mort. Il s’agit non seulement d’affirmer l’identité du pays
occitan mais de le faire vivre économiquement. L’Occitanie d’aujourd’hui n’est plus l’Occitanie rurale que les plus anciens d’entre nous ont bien connu. Aujourd’hui elle est essentiellement
urbaine. Elle est confrontée au nouveau défi d’une immigration de masse venue du Nord et du Sud et au problème de son intégration, à la dépolitisation de sa jeunesse qui ne se reconnaît pas dans
l’offre politique traditionnelle mais dans les réseaux sociaux. Nous assistons à des manifestations d’ « indignés » chez les jeunes de plusieurs pays. Mais l’indignation n’est pas un programme
politique. Nous devons leur proposer un projet pour les accueillir. Leur dépolitisation n’est que conjoncturelle.
Sur la question des alliances, David Grosclaude remarque qu’il est plus facile de négocier quand on est fort et qu’on peut garder nos idées même si on s’allie. Il cite
l’exemple des sénatoriales au Pays basque où une alliance avec le PS pourrait permettre de faire élire un sénateur abertzale. Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
De manière générale, nous nous accordons sur le constat que dans tous les domaines, il y a un point de vue occitaniste à donner ou quelque chose à faire. Il faut continuer à
montrer à la population et aux élus que nous avons beau être des militants occitans, nous ne sommes pas des extraterrestres, nous sommes des gens normaux. Nous sommes le produit des générations
d’occitanistes avant nous.
Nous terminons ces trois heures d’échanges avec le projet d’élaborer un texte mentionnant quelques points clé sur lesquels nous sommes tous d’accord et qui pourrait déboucher
sur une convention de l’occitanisme. Ce texte serait aussi le résultat d’une synthèse de toutes les réunions. Des assises auraient lieu en octobre à Houeillès (Lot-et-Garonne) pour l’Aquitaine.
Nous restons en contact les uns avec les autres. Si d’ici 2014, nous avions un mouvement suffisamment large et fort, nous pourrions avoir beaucoup d’élus municipaux.
Conclusion
Je suis satisfait de cette réunion. Malgré les aigreurs de certains chez nous, je crois à la sincérité de David Grosclaude et à l’utilité de son projet. Je regrette
bien sûr que beaucoup de régions occitanes soient laissées pour compte pour l’instant. Je ne comprends pas, en particulier, pourquoi les deux élus du P.Oc en PACA n’ont pas encore provoqué de
réunions chez eux. Mais peut-être vont-ils le faire. Je veux rendre hommage aux non-encartés qui nous ont fait quelquefois descendre des hautes sphères et ramené aux réalités du terrain. Je
remarque avec plaisir que les militants du P.N.O ne sont plus considérés comme des pestiférés mais comme des interlocuteurs valables. L’ouverture aux autres paie plus que le repli sur soi. La
publication d’un communiqué de presse du Partit Occitan dans le dernier numéro du Lugarn a été appréciée. Ce n’est peut-être qu’une impression personnelle mais j’ai trouvé les militants du P.Oc
du Lot-et-Garonne présents plutôt en retrait par rapport à David Grosclaude.
En tout cas, mon approbation de cette démarche ne m’empêchera nullement de poursuivre en tant que co-président, la rénovation du P.N.O
Agen le 25 juin 2011
Joan-Pèire Alari (Hilaire)
Documents annexes
Compte rendu de la réunion de Béziers
Il y avait une dizaine de personne seulement. Parmi les organisateurs il y avait Guilhèm Latrubesse, Pèire Costa et Gustave Alirol. Parmi les participants il y avait Jacky Grau
de païs nòstre, Jean Louis Blenet, le chanteur Joanda, et quelques personnes que je ne connaissais pas. J'ai joint au compte rendu la lettre qui servait de base à la discussion. Guilhèm
Latrubesse qui est conseiller régional de midi Pyrénées a ouvert le débat. La volonté du POC est de mettre en cohérence le mouvement occitan pour donner du poids à ses élus, tant dans les
conseils régionaux que face à leurs alliés d'europe écologie. Pèire Costa a expliqué que l'alliance avec Europe écologie n'est qu'une stratégie pour faire entrer des occitanistes dans les
conseils territoriaux, au parlement européen et peut être dans le futur au parlement français. Il a souligné lextrême faiblesse numérique du POC, et la nécessité qu'a le mouvement occitan d'être
cohérent afin d'améliorer le rapport de force du POC face à Europe écologie dont il a reconnu qu'une composante n'était pas du tout sensible à la problématique des peuples de l'hexagone. Gustave
Alirol pour démontrer la perméabilité entre le culturel et le politique a déclaré que sans les manifestations d'anem òc à Beziers et Carcassonne ils n'auraient pas pu s'imposer sur les listes
d'Europe écologie. Ça a fait plaisir à J.L Blenet qui a reproché au mouvement politique de ne pas suffisamment reconnaitre que le culturel donnait de la visibilité au mouvement occitan tout
entier.
Il a continué en faisant un réquisitoire contre ceux qui critiquent les manifs pour telle où telles raisons... Joanda a dit que l'occitanisme avait des ennemis que nous connaissons mais que
les pires ennemis de l'occitanisme n'étaient pas déclarés en tant que tel... Il demande également au mouvement occitan de se mobiliser contre la réforme territoriale.
J.L Blenet a parfaitement illustré les propos de Joanda en disant que les empêchements majeurs pour l'ouverture des calandretas venaient de tel ou tel cercle occitan, mais surtout de la
felco qui faisaient partie avec la fédération des calandretas de l'organisation d'anem òc.
J.L Blenet demande aux politiques de défendre avec plus de conviction l'enseignement de l'occitan, il annonce que les lois Fillon pourraient être la mort de l'enseignement par
immersion.
Blenet a rappelé que dans les années 70-80 il y avait des universitaires qui nourrissaient la pensée occitaniste et ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Plusieurs personnes ont dit que l'occitanisme devait se mêler de tout, écologie, social etc.
Le POC par la bouche de Gustave Alirol demande aux occitanistes culturels et politiques de travailler ensemble, tout en restant dans leur groupe et parti. Il propose de se rencontrer plus
souvent d'échanger etc. Je n'ai pas fait de grande déclaration, j'ai simplement dit que je souffrais de l'extrême division de l'occitanisme, que je pensais que c'était peut être une conséquence
de l'aliénation, que la cohérence du mouvement occitan était une absolue nécessité. J'ai un très bon ressenti de cette réunion qui s'est déroulé 100% en occitan, sûrement parce qu'il y avait
beaucoup de jeunes, j'ai appris que Guilhèm Latrubesse est un ancien calandron.
L'équipe du POC (Latrubesse, costa) est jeune, ils sont très motivés, c'est plutôt rassurant. Dommage que nous ne soyons
pas venu plus nombreux . Je me rends compte à quel point on peut apprendre de choses au contact de quelqu'un comme Blenet et à quel point on est peu armé dés que les choses deviennent un peu
technique. Il me semble utile que Pierre Barral nous fasse régulièrement un petit topo sur les problèmes rencontrés par les calandretas.Il y aura d'autres rencontres, à nous de porter les pierres
pour bâtir l'édifice...(ou pour se les jeter à la figure)
P. Nouguier
Acamp de Pau, divès 10 de junh
Au convit deu Guilhem Latrubesse e deu David Grosclaude
Ordi deu jorn: trobar ua dinamica occitana sus un objectiu pòlitic
Los dus elegits e encargats deus afars occitans aus Consélhs regionaus d'Aquitania e de Mièijorn-Pireneas que parlen de las loas experienças.
Prumèr, lo POC qu'avóc, au parat de la federacion de RPS dens Euopa-Ecologia, 5 conselhèrs regionaus en Occitania francèsa.
Dus ans an passat e que se pòt hèr ua
sintèsa:
Idèias que'n i a, òfici public de la lenga, Television en òc, educacion deus mainatges en òc (totun, quan l'UNICEFbalha lo 30 deu cent deus mainatges a educar dens la lenga ende sauvarla,
n'avem pas que l'objectiu deu 1 deu cent!),
A cada còp la limita qu'ei ua question budgetaria.
La question deu coma desvelopar lo territòri sembla desbrumbar lo: quina lenga?
Mei que mei lo sosteng d'un moviment pòlitic que hè necera a l'avança de las idèias suu terren de l'egalitat de las lengas e de l'autonòmisma, de la decentralizacion.... Sus aquèra
dralha lo moviment Ecologista ne seguish pas.
Lo sosteng vertadièr damora deu mond culturau associatiu qu'a de tot biais un imatge positiu mes que n'a pas la fòrça de pression e lo devis pòlitic necessàris tà hèr cambiar las
causas.
La question que torna qu'ei: quantes etz?
Davant aqueth manca, los dus elegits qu'an entemoat ua virada ende hèr encontrarse la gent (en dehòra de tota pertenença pòlitica) e hicar amassa,
– prumèr ua soscadissa de cap aus mejans pòlitics a botar en plaça
– e dusau un utis de tribalh dambe ua volontat politic occitanista.
Per hèr brac, que cau aviar un projecte pòlitic dambe la nòsta capacitat de s'unir e de s'organizar.
Los acamps comencen per Marmanda, Ròdès, Pau e contunhan per Vilanàva d'òlt.
Per çò qu'ei de Pau, l'escambi que durèc tres òras.
Que's digoc
– que lo devis pòlitic, per tan que sia d'un petit partit, s'ei clar que hè tostemps bolegar las causas, l'exemple qu'estoc balhat deu parçan biarnès dumpuish 15 ans
dambe un fum de causas obtengudas e dambe lo cambiament d'idèias, pauc a pauc, deus institucionaus..
– que l'istòria deu moviment occitanista qu'a parentat dambe lo PSU e las idèias ecologistas mes que se pòt encontrar gent qu'an enveja de l'egalitat de las lengas dens
los partits deu centre o de la dreta classica.
Que's parlèc
– deu manca d'un moviment de joens
– de la realitat jornalièra deu tribalh de las associacions e de colectius coma "La Crida", mes de la fatiga deus benivolents e de la concurença a la cuèlhida deus
brigalhs de subvencions.
– De las ressorgas umanas comparadas (e quitament dens los acamps) d'organizacions coma los verds o los occitanistas.
– De la capacitat de mobilizacion de l'idèia occitana (manifestacions de Besièrs e Carcassona)
Que's parlèc tanben
- de l'interès deus joens ende la lenga, ende la cultura, per tan que sia plan presentadas
- de l'interès de gent non encartada, non politizada, hemnas quitament (que'n i avèva que duas en aqueth acamp)
- de l'imatge bon qu'a lo collectiu RPS,
- d'un mond desorientat, quina que sia la sensibilitat pòlitic.
Que sortiscoc idèias
- de formacion de quadres,
- de botar en plaça un collectiu deus moviments occitanistas tots,
–de hicar ua plataforma (terra-planh o empont) de tribalh e d'utilizar los utisis d'informacion, deu hialat deu oèb
Ua pujada en podença dens los mòts, de la lenga a la civilizacion en tot passar per la cultura. Ua bona idèia end'un programa la de la civilizacion quan concerna la daubertura
aus autes dens un mond que se cèrca...
Fin finala que's decidèc de convocar au parat de la preparacion de la manifestacion deu 31 de març de 2012, ua vresperada deu mes d'octobre 2011, e au ràs de las
Lanas ua convencion pòlitic occitana.
Quinas personas?
En
Pau que i avèva gent non encartada, gent proche deu Modem, gent anciana de Viure al Païs, gent que se clama deus moviments de 68, gent deu POC, gent que se sentissèva meilèu de RPS, gent deus
Alternatius, gent de Libertat, ancians d'Anaram au Patac, gent de la Crida... En Aquitania nòrd, que i a tanben gent deu PNO, deu PS..., en Ròdes, gent de l'Estivada, etc...
Georges Nosella du café gascon d'Auch
Crida
Per lo desvolopament d'una fòrça politica occitanista novèla
Lo movement occitanista a
totjorn trantalhat entre çò que definís coma una accion culturala d'un costat e çò que definís coma una accion politica de l'autre.
Sabèm plan que las doas causas son ligadas. L'occitanisme, qu'a per basa primièra la promocion de la lenga e de la cultura occitanas, sap que la question lingüistica es una
question fòrça politica, subretot en França. De personalitats importantas de l'occitanisme, personalitats qu'an trabalhat amb e per la lenga, an sovent dit la necessitat d'aver una influéncia sus
la decision politica. Aquela necessitat faguèt espelir per las annadas 70 e 80 d'organizacions politicas occitanistas a
costat del desvolopament d'una movença associativa culturala.
Dempuèi lo temps a passat e l'occitanisme a contunhat de viure entre accion politica e accion culturala quitament se sabiá que, de còps que i aviá, menava d'accions qu'èran una
mescla d'accion politica e d'accion culturala. En realitat èran globalament d'accions de femnas e d'òmes
engatjats dins la definicion de çò que deu èstre lo monde de doman amb una vision occitana e occitanista.
Aquel movement occitanista cultural o politic, sovent entremesclat, a contunhat de portar per las annadas passadas un messatge
cap a la societat e cap a las institucions.
Lo resultat es positiu mas pas satisfasent encara. Aquel movement a permés de sortir la question de la lenga del silenci politic general.
Aquesta lenga, qu'es l'element que fa l'identitat de basa del país d'òc, es en perilh. Mas l'occitanisme dins sa globalitat
es arribat a tornar metre en causa l'idèa qu'èra dins la logica, dins lo sens de l'istòria que la lenga anava disparéisser. Aquesta remesa en causa es un
eveniment politic creat per un movement associatiu majoritariament qualificat de cultural.
Dempuèi las annadas 80 de progrès es estat fait dins l'estructuracion de l'ensenhament de la
lenga, puèi venguèt la professionalizacion d'una partida del movement cultural e un desvolopament fòrça important de la creacion artistica.
Dempuèi 2005, logicament en seguida d'aquelas evolucions, de grandas mobilizacions en favor de la lenga
e de sa reconeissença an mostrat que i aviá un movement popular occitan que vòl defendre son identitat culturala e lingüistica. Tot l'occitanisme i
a sentit una legitimacion de son accion. Èra lo resultat del trabalh d'una generacion.
Las organizacions politicas occitanistas portèron lor pèira a tot aquò. Observèron, parlèron, prepausèron de causas
dins lo domèni politic en trabalhar sus las questions de descentralizacion, en fasent veire qu'èra possible de ligar las questions
politicas, socialas e economicas amb las questions culturalas e lingüisticas. Per far viure la lenga e la
cultura cal que lo territòri occitan demòre viu amb de femnas e d'òmes per i trabalhar.
Es vertat que d'unes occitanistas compreguèron pas totjorn que d'autres se presentèsson a d'eleccions o dintrèsson dins
l'accion politica. Al cap d'un moment los que fasián de politica èran un pauc amars de veire que los « culturals » se volián pas implicar dins çò politic. Pasmens aquel amarum èra pas justificat
pr'amor far d'accion culturala es far d'accion politica.
Es vertat qu'arribèt que los occitanistas « culturals » aguèsson un pauc de malfisança cap
als occitanistas « politics » per paur benlèu de se comprometre. Aquela dificultat de l'una e l'autra branca de l'occitanisme a se rencontrar se pòt explicar pel fait que
sèm tots estats mai o mens formatats a pensar que las solas organizacions politicas que valon son las que son dirigidas dempuèi
París e que son organizadas exagonalament. Del costat dels politics una tendéncia a non pas prendre la question lingüistica com un
element mobilizator màger pòt explicar tanben aquela dificultat per comunicar. Devèm ara mesurar los cambiaments que son
intervenguts dins nòstra societat pendent lo temps que nòstres movements se metián en plaça. Lo monde tanben a
cambiat. Las regions en França an mai d'existéncia que per las annadas 70, l'Euròpa s'es estructurada, las comunicacions an cambiat, sul territòri occitan e sul planeta tot.
L'occitanisme cultural e l'occitanisme politic an fait lo camin d'anar cap a las autras regions e als autres
pòbles de l'exagòne. Aquò tanben es nòu. L'occitanisme deu cambiar ; o sentís, o pressentís mas cèrca de quin biais aquò se farà.
L'occitanisme deu prendre en compte l'ambicion novèla de quauques collectivitats a prendre mai de responsabilitats e
a assumir mai de competéncias fàcia a un Estat qu'a la volontat permanenta de tornar centralizar e de tornar prendre las
competéncias qu'aviá abandonadas. La reforma qu'es en cors pertocant las collectivitats es una illustracion d'aquò.
Es una reforma que fa pesar un perilh mortal sus las timidas politicas lingüisticas entamenadas dins las
regions per exemple. Fa pesar tanben un perilh sus la vida de nòstres territòris. D'unes occitanistas an causit de se presentar sus de listas a las eleccions regionalas. Las
condicions politicas èran optimalas per aquò far.
Cinc conselhièrs regionals occitanistas son estats elegits a las eleccions de març de 2010 sus las listas
Europe Ecologie. Los cinc son de sòcis del Partit Occitan e donc de la federacion Regions e Pòbles Solidaris. An començat de trabalhar. Es per aquesta rason que lançam una
crida a la refondacion del movement occitanista amb un refortiment de sa capacitat d'intervencion dins lo domeni politic. Lo biais de far de
politica, de s'engatjar dins la vida publica, politica a cambiat e cambiarà encara per las annadas que venon. Los partits devon prendre
en compte aqueles cambiaments. Lo Partit Occitan tanben evidentament. Es çò que vos prepausam.
L'engatjament dels ciutadans se fa ara sus de projèctes. Òm dintra pas mai dins un partit coma dins una glèisa.
L'occitanisme es segurament portaire d'un projècte politic pel sègle que ven de començar. Solide, lo movement ecologista politic
exagonal a trabalhat en collaboracion amb los occitanistas. L'un aguèt besonh de l'autre e l'autre aguèt besonh de l'un. Nos sembla pasmens que l'existéncia d'una
formacion politica occitanista autonòma e capabla de far d'alianças (electoralas segur, mas mai qu'aquò) es absoludament necessària se volèm que
las nòstras idèas sián presas en compte.
Lo movement occitanista es estat plan permeable a las idèias de l'ecologia politica e sovent l'occitanisme foguèt en punta dins
los combats qualificats d'ecologistas. Pasmens los que gabidan lo movement ecologista en França an pas encara pro pres en compte la
reivindicacion occitanista e segurament an pas pres la mesura de la portada politica de la reivindicacion
lingüistica e de la necessitat d'aplicar lo federalisme dins l'encastre de l'Estat francés. D'unes sectors
de l'ecologia politica s'afirman federalistas mas son pas majoritaris. Avèm tanben a defendre l'idèa que lo combat que menam es d'une dimension europèa. D'unes aliats
nòstres prenon aquò en compte mas pas totjorn. Avèm a far progressar l'idèa que se pòt pas concebre una defensa de la diversitat biologica sens promòure la diversitat lingüistica e culturala.
Donc per far ausir la votz de l'occitanisme cal que i aja una dinamica pròpia qu'aurà la capacitat de portar nòstras reivindicacions.