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Il vous a visiblement échappé la loi immuable de la formation des noms variétaux d'olivier, exclusivement en langue d'oc

 

Josiane Ubaud

5 impasse du Romarin

34920 LE CRES                                                                                    

à GEVES Montpellier

Groupe d’Étude et de Contrôle

des Variétés et Semences

711 rue Jean-François Breton

34000 MONTPELLIER

à GEVES Cavaillon-Carpentras

4790 route des Vignières

84250 LE THOR

Bonjour,

          J'apprends avec stupéfaction et irritation l'appellation de "Silvatil" que vous imposez à une nouvelle variété d'olivier découvert dans le 04 et le 83. Il vous a visiblement échappé la loi immuable de la formation des noms variétaux d'olivier, exclusivement en langue d'oc et prononcés ensuite à la française, soit à partir d'une caractéristique physique de l'olive ou de l'olivier, soit par la localisation de l'espèce (Plant de...) qui forme un couple immuable nom masculin pour l'arbre/nom féminin pour l'olive par adjonction ou retrait de la désinence féminine.

            Et non une ratatouille grammaticale comme en voit encore et toujours sur des sites très officiels (avec un nom masculin pour l’olive ou féminin pour l’olivier !) ou dans des écrits de chercheurs "renommés" ayant furieusement/curieusement fait l'impasse sur l'aspect linguistique pourtant primordial :  explications étymologiques totalement ridicules pour Bouteillan, Picholine, Caillon, et j'en passe ; créations de néologismes indus alors que les noms culturels ancrés existaient déjà.

             Mais non, vous persévérez à nier l'histoire linguistique, la syntaxe de la langue d'oc, et affichez donc le mépris absolu de l'héritage, car ce n'est pas en français qu'ont été nommées les variétés d'olivier depuis des siècles, faut-il encore rappeler cette évidence. Vous décrétez hors sol, hors culturel, hors bon sens, "je sais rien mais je dirai tout quand même", avec le pouvoir technocratique indu "d'imposer".

             Votre dernière création lexicale de Silvatil ne suit strictement aucune règle de la formation des noms variétaux. On se demande qu'est-ce qui peut bien vous poussez à agir ainsi... si ce n'est l'ivresse du pouvoir ? À moins que persévérer dans l’ignorance vous procure une jouissance qui m’échappe. Je croyais qu'un chercheur se devait de chercher et donc d’approfondir son sujet (ce n'est visiblement pas votre cas) sans laisser de côté des pans entiers. 

               À titre indicatif, mais vous n’en ferez pas usage, je vous renvoie à mon étude complète sur les 300 noms variétaux d'oliviers occitans publiée dans les Annales 2015 de la SHHNH (Société d'Horticulture et d'Histoire Naturelle de l'Hérault) que certains du milieu de l’olivier connaissent parfaitement… mais se gardent bien d’appliquer.

           Je ne peux vous transmettre mes meilleures salutations étant donné l'entreprise de démolition programmée que vous faites de notre culture. Car ce n'est pas le seul exemple de création farfelue concernant les oliviers. On dirait même que c'est un sport très prisé chez certains.

Josiane Ubaud

Lexicographe et ethnobotaniste en domaine occitan

Olivier, olive ....

Olivier, olive ....

Tag(s) : #Agriculture, #Tribune libre, #occitanie
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