Russie, France, le principe du fait accompli

            Que les Occitans (Bretons, Corses, etc…) condamnent l’intervention russe en Ukraine, nous semble cohérent et légitime. Mais que la république monarchique française s’insurge et s’offusque, cela pourrait paraître comique, s’il ne s’agissait pas de guerre et de morts.

            La Russie fait-elle autre chose que ce que la France a fait contre l’Occitanie, la Corse, la Bretagne, etc… ? Que cela se soit passé quatre ou cinq siècles plus tôt, n’est en rien une excuse. Si l’on veut appliquer le principe du fait accompli, il ne faudra pas s’étonner que la Russie ne rende rien de ce qu’elle a conquis, le temps travaille pour elle.

            En fait, cette guerre, comme à peu près toutes les guerres, est une guerre pour l’approvisionnement énergétique et une guerre impérialiste de frontières.

            Après des siècles de conquêtes, l’Occident a érigé en principe arbitraire l’intangibilité des frontières. Mais cela paraît aussi fallacieux que la « non proliférations des armes nucléaires » que ceux qui possèdent cette arme (voire qui l’ont utilisée un jour) prétendent imposer aux autres. Pour faire bonne mesure et pour l’occasion, les États en appellent à la morale que, par ailleurs, le modernisme prétend « déconstruire » à tout-va.

            Mais rien de tout cela n’est cohérent dans la mesure où, en face, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’est qu’une chimère, toujours valable pour les autres, mais jamais applicable à soi. On voit bien les difficultés en Catalogne. Quant à la Corse, un référendum serait tout simplement impossible. « Il ne faut pas ouvrir la boîte de pandore » hurlent les États impérialistes, préférant laisser la porte ouverte aux guerres, aux massacres, aux destructions, aux tragédies.       

            Alors ? alors tant que le progrès ne sera pas autre chose que des avancées technologiques rapidement récupérées par un capitalisme consumériste, il y aura encore des guerres.

                Jacme Pince