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Estivada 2013 : 20ème anniversaire

En vingt ans d’existence, l’Estivada est incontestablement devenue une référence. C’est le seul festival authentiquement occitan de l’été. Qu’il se déroule à Rodez devrait en principe réjouir les occitanistes qui dénoncent régulièrement le centralisme languedocien de Toulouse ou de Montpellier ou pour les Nissards le centralisme de la Provence et de Marseille. Mais, sur le terrain, les choses ne sont pas si simples. L’équipe d’organisation n’est ni ruthénoise ni rouergate. La programmation ne laisse quasiment aucune place à la création artistique occitane en Rouergue et en Quercy qui pourtant existe et est multiple. Notre ami René Durand en apporte la preuve avec le recensement qu’il en a effectué. L’Estivada ne dure qu’une semaine mais lui et son groupe mènent une action politique et culturelle occitaniste chez eux toute l’année. Une partie du public ruthénois et local a tendance à considérer l’Estivada comme un évènement touristique parachuté. A quoi, on peut bien sûr objecter que l’Estivada a un impact non négligeable sur l’économie de Rodez (hôtellerie, restauration et commerce).

Il est compréhensible que dans sa programmation le directeur du festival privilégie les têtes d’affiche comme « lou Dalfin » mais il pourrait en réserver au moins un quart à la création locale si nous pouvons nous permettre de lui donner un conseil.

Cette année encore l’Estivada était excentrée à Bourran mais la disposition des lieux était différente du moins les accès : en haut la grande scène, en bas les stands mais il n’y avait pas comme l’an dernier un escalier métallique pour relier facilement les deux niveaux. A-t-il été supprimé pour des raisons de sécurité ? La conséquence a été une baisse de fréquentation des stands à relier aussi à une baisse générale de fréquentation. Ce problème de l’absence de symbiose entre l’emplacement de la scène et les stands devrait être résolu avec la livraison du Musée Soulage et le retour de l’Estivada en ville.

Nous avons remarqué également l’absence de stands vendant des produits locaux et offrant la restauration. Cela fait pourtant partie de l’ancrage local de l’Estivada.

Comme tous les ans le P.N.O avait un stand avec comme affichage Lo Lugarn. Nous avons fait en interne le bilan de notre présence. Le Partit Occitan avait aussi son stand mais Libertat était absent cette année. Il est dommage que le Manifeste occitaniste n’ait pas eu son propre stand et ait dû se réunir dans un café.

Il faut aussi évoquer la polémique qui a agité l’inauguration de l’Estivada et dont la presse locale et régionale s’est fait (trop ?) largement l’écho. En effet, deux jours avant l’inauguration officielle du festival, le Conseil Général de l’Aveyron a annoncé au directeur, Patrick Roux que sa subvention passerait de 20.000 à 5000 euros. La méthode manque indubitablement d’élégance. Précisons que la majorité politique au Conseil Général est de centre-droit mais que le président, Luche, est le fondateur du Parti de l’Aveyron, antijacobin qui a fusionné avec l’UDI de Borloo. En revanche, la mairie de Rodez est aux mains des Socialistes dont la plupart sont plutôt jacobins. Lors de l’inauguration de l’Estivada, le représentant du Conseil Général, lorsqu’il a pris la parole, a été tellement sifflé qu’il a renoncé à s’exprimer. Les sifflets avaient été « opportunément » fournis à l’assistance. Il est toujours dommage et anti-démocratique d’empêcher quelqu’un de s’exprimer même si on n’est pas d’accord avec lui. Patrick Roux, lui, a annoncé sans sifflets qu’il pouvait très bien se passer de la subvention et qu’il était sollicité par plusieurs villes pour y transférer l’Estivada. René Durand a pris la parole pour défendre le président du Conseil Général. Il a fait remarquer que l’Aveyron, après les Pyrénées atlantiques, était le deuxième département pour le montant de l’aide octroyée à l’occitan. René Durand, du temps où il faisait la partie ‘off’ de l’Estivada était soutenu financièrement par le Conseil Général alors qu’il n’avait pas un sou de la municipalité qui, de plus, l’attaquait dans la presse à longueur de colonnes.

C’est alors que Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat qui se présente comme un défenseur des langues régionales a rendu visite à l’Estivada et a annoncé qu’il compenserait les 15000 euros de baisse de la subvention du Conseil Général avec la réserve du Sénat. S’agit-il de sa réserve personnelle ? Nous n’en savons rien. Certains ne manqueront pas d’y voir une opération de politique politicienne pour mettre dans l’embarras le Conseil Général de l’Aveyron. De toute façon, cela ne représente pas grand-chose par rapport au budget global de l’Estivada qui est de 700000 euros.

Patrick Roux nous a d’ailleurs dit qu’il avait renvoyé au Conseil Général ses 5000 euros dont il n’avait pas besoin.

Malheureusement pour l’Estivada, les conditions climatiques exceptionnellement mauvaises (vent violent et menace d’orage tout aussi violent) ont conduit les organisateurs le samedi à nous faire plier les stands et à annuler toutes les activités prévues dont le très attendu concert en soirée du Cor de la Plana. Heureusement, nous garderons le souvenir de l’exceptionnel concert du mercredi de lou Dalfin avec ses invités dont Jan de Nadau. Sergio Berardo est une bête de scène, mélange de Johnny Halliday et d’Alan Stivell. Et, ce qui ne gâche rien, il tient un discours ouvertement nationaliste occitan. Ses musiciens sont tout simplement fabuleux. On en redemande. C’est sûr, nous reviendrons à Rodez l’an prochain parce que le P.N.O se doit d’y être. Nous y rencontrons beaucoup de gens avec qui nous avons des échanges fructueux. L’argumentation que peut développer notre ami Charles Pons à partir de la carte d’Occitanie nous laisse bouche bée. A l’an que ven !

Jean-Pierre Hilaire, coprésident du P.N.O

 

Estivada Rodez 2013, autour du stand Lo Lugarn, revue du PNO, et avec nos amis Touareg du Niger
Estivada Rodez 2013, autour du stand Lo Lugarn, revue du PNO, et avec nos amis Touareg du Niger
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Estivada Rodez 2013, autour du stand Lo Lugarn, revue du PNO, et avec nos amis Touareg du Niger

Tag(s) : #Estivada Rodez
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