Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Immigration, souveraineté et indépendance
Éditorial en français du N°147 de la revue Lo Lugarn

Tous les sondages le montrent, les deux préoccupations majeures des citoyens de la république française sont l’immigration et le pouvoir d’achat. Ce ne sont certes pas des statistiques incontestables mais il suffit de déambuler dans une ville moyenne occitane où l’ont est né et/ou l’on vit depuis longtemps pour constater que la population change : types physiques différents, langues entendues extra-européennes, appartenance religieuse ostentatoire sur le plan vestimentaire, multiplication des sandwicheries Kebab, ghettoïsation de certains quartiers, trafic de stupéfiants etc. Après le constat et le ressenti, des chiffres.

Pour 68 millions d’habitants dans l’État français, dont 15 millions d’Occitans, la population étrangère représente 5,2 millions de personnes, soit 7,7 % de la population totale. Elle se compose de 4,5 millions d'immigrés n'ayant pas acquis la nationalité française et de près de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère. 8,7 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,8 % de la population.

De 2017 à 2022, 1 600 554 nouveaux premiers titres de séjour ont été attribués (hors espace économique européen et Royaume-Uni).

Il s’agit essentiellement de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne : Burkina Faso, Congo, République démocratique du Congo, Guinée, Mali et Sénégal et du Maghreb, pour la plupart de culture ou religion musulmane.

C’est beaucoup car ce n’est pas une immigration choisie en fonction des besoins mais à ce rythme là, le « grand remplacement » n’est pas pour demain même si la natalité est en baisse.

Par ailleurs, environ 900 000 étrangers séjourneraient illégalement sur le territoire français. La tendance est en forte hausse.

La majeure partie des demandes d’asile, surtout de Syriens, Afghans et Vénézuéliens (131254 en 2022) est rejetée, mais seuls 15% des « déboutés » sont renvoyés dans leur pays d’origine et les autres restent sur le territoire alimentant l’immigration illégale.

Celle-ci résulte d’un contrôle inefficace des frontières par l’Union européenne faute de consensus, la charge de gérer les vagues migratoires, pour le plus grand profit des passeurs, pesant sur trop peu de pays de l’Union, notamment l’Italie et l’Espagne.

Le problème est au minimum d’intégrer des immigrés de cultures (musulmane entre autres) prônant des valeurs très différentes voire incompatibles avec celles de la « république » et pour nous Occitans avec les valeurs de la civilisation occitane (paratge).

Or l’intégration par le travail fonctionne mal. Les cités dites sensibles des villes quelle que soit leur taille, sont gangrenées par le chômage, l’économie souterraine, l’insécurité et l’islamisme dont le projet avoué est de faire de la France une république islamique.

L’intégration par l’école est tout aussi inefficace. Les élèves passent trop de temps à des activités sans rapport avec l’essentiel à savoir : maitrise de la langue, mathématiques, histoire (matière idéologique s’il en est.)

Du reste, il est très difficile pour les professeurs en ZEP mais pas seulement d’enseigner sereinement et sans risque l’histoire, en particulier celle de la shoah ou l’instruction civique devant la contestation d’élèves musulmans. Avec Samuel Paty, on sait sur quoi cette contestation peut déboucher : sur le meurtre ou des émeutes destructrices.

Un sondage récent ne peut qu’inquiéter. Selon l'IfOP, 65 % des lycéens musulmans placent l'islam au-dessus des lois de la République (23 % pour l’ensemble de la population)

Une fois fait ce constat, que faire ?

Rappelons le point 9 du programme de Sète du Parti de la Nation Occitane :

« 9) L’Occitanie reçoit depuis longtemps une importante immigration du Sud comme du Nord (notamment française). La bonne intégration de ces immigrés est nécessaire.

Elle passe forcément pour l’instant par la connaissance du français pour ceux qui ne le maitrisent pas, mais à terme, elle passera aussi par la connaissance de la langue et l’adhésion à la civilisation occitane.

Elle passe aussi par le respect des règles de vie commune dans une société démocratique. »

Il est évident que la maitrise du français est indispensable dans le cadre de la république française tout comme la maitrise de l’occitan le serait dans le cadre d’une république occitane indépendante.

En attendant, le Parti de la Nation Occitane, propose que toutes les régions occitanes, informent les nouveaux arrivants de l’existence de la langue et de la culture occitanes et proposent en liaison avec les autres collectivités locales, une initiation à celles-ci. Cela s’insérerait dans le cadre de leur politique linguistique.

En outre une offre généralisée d’enseignement de l’occitan dans les écoles et un enseignement de l’histoire qui ne passerait pas sous silence la conquête de l’Occitanie par la force des armes, constituerait un facteur d’intégration quelle que soit l’origine des élèves.

En matière d’immigration, à moins de verrouiller les frontières, ce qui serait contraire aux Accords Schengen de libre circulation des personnes dans l’UE, la République française a des marges de manœuvre: maîtrise des flux migratoires qui n’exclut pas l’immigration choisie (elle est inexistante), l'intégration des personnes immigrées en situation régulière (elle est en panne) et la garantie de l'exercice du droit d'asile (il est dévoyé).

Le Parti de la Nation Occitane attend le vote du projet de loi très clivant intitulé « Pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration » initialement annoncé par Gérald Darmanin en juin 2022 et dont l’examen par le Parlement est reporté à la session d’automne.

Entre la droite qui veut le durcir, l’aile gauche des macronistes qui s’y refuse et le rejet des autres forces politiques, le risque du constitutionnel mais peu démocratique usage du 49.3 est élevé.

La montagne accouchera-t-elle d’une souris ?

La revendication sur laquelle s’est construit le Parti de la Nation Occitane est celle de l’indépendance : une Occitanie libre, fédérale et démocratique, serait en mesure de décider de sa politique dans le domaine de l’immigration, en fonction de ses intérêts et des valeurs sur lesquelles elle entend mener sa propre politique.

L’Occitanie, est, historiquement, une terre de passage et d’ouverture qui n’a pas vocation à vivre en autarcie. Elle sait développer le meilleur de ses contacts avec les autres nations ‑ tout en résistant aux suprématismes qui menacent sa liberté et jusqu’à son existence ! Au nombre des valeurs de la civilisation occitane, nous comptons le « paratge », c'est-à-dire, l'égalité entre les êtres humains, et la « convivéncia », volonté de construire ensemble une société ouverte et accueillante.

Dans sa situation de nation divisée entre les « États-nations » français, italien et espagnol, et soumise à leurs impérialismes ethnocidaires, le Parti de la Nation Occitane a choisi de revendiquer pour les régions occitanes une autonomie, un temps symbolisée par le slogan « décider au pays » ; cette revendication se heurte naturellement aux obstacles que lui opposent les suprématismes de ces États ; une résistance à ces suprématismes peut être cherchée dans la dynamique de la construction de l’Union Européenne, où l’Occitanie s’est trouvée impliquée à son corps défendant, mais où elle trouve un écho de sa volonté de démocratie et d’un fédéralisme qui prendrait mieux en compte la dimension ethno-culturelle.

Aussi, la volonté d’une indépendance qui ne serait pas l’autarcie mais se conjuguerait avec des relations constructives, librement consenties avec les nations voisines, peut s’exprimer comme une « adhésion directe à l’union européenne des Peuples ! ».

À ce jour, la définition d’une citoyenneté particulière ou d’une identité culturelle propre dans le cadre de régions ou autres collectivités « autonomes » se heurte à l’impératif constitutionnel de l’unité et donc de l’unicité du peuple français, qu’il s’agisse de promouvoir le statut et l’usage d’une langue « régionale » et de protéger sa transmission (polynésien, corse, catalan, basque ...), de protéger les autochtones contre l’appropriation coloniale du foncier (dans diverses zones « touristiques »)

 Si des recours devant des juridictions européennes risquent de fragiliser cette ligne de défense appuyée sur les principes constitutionnels, la république monarchique française a le recours de brandir l’arme du « domaine réservé » à la compétence du chef de l’État, récemment revendiquée pour la compétence « éducation », désormais « régalienne », comme la sécurité intérieure, la sécurité extérieure, la justice, la monnaie.

 Cet argument sera probablement utilisé pour empêcher qu’une collectivité autonome revendique une compétence « immigration », si par exemple la collectivité de Corse le souhaitait.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut renoncer par avance à toute revendication émancipatrice : une avancée sur le chemin d’une autonomie élargie, impossible aujourd’hui pour telle région occitane sera peut-être obtenue demain par une autre région, dans un contexte européen modifié, et accessible après-demain.

Pour ce qui est de l'immigration, l'Occitanie et la Corse autonomes devraient se conformer à une politique européenne commune de l'immigration, à la définition de laquelle elles seraient associées et qui respecterait leurs identités.

Le Parti de la Nation Occitane réaffirme que la seule solution pour les nations sans État de la république française, c’est l’indépendance et « l’adhésion directe à l’Union Européenne », en précisant « Union Européenne des Peuples » pour éviter la tromperie de ceux qui se prétendraient « fédéralistes » en limitant leur conception du fédéralisme européen à une alliance des « États-Nations » centralistes qui en sont membres.

 

 

Occitanie et immigration

Occitanie et immigration

Tag(s) : #Lo Lugarn, #Actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :